"Préjugé", Prix ALCA Nouvelle-Aquitaine à Ouaga, contre la peur du regard social
Le Prix ALCA Nouvelle-Aquitaine au Ouaga Producer’s Lab 2018 a été décerné au projet Préjugé, de Kady Traoré, produit par Esther Traoré, d’Athéna films, au Burkina Faso. Ce prix a permis à la réalisatrice d'être accueillie en décembre dernier au Poitiers Film Festival. Elle y a bénéficié d’un programme de rencontres, de networking et de consultations pour consolider le développement de son projet de long métrage qu’elle envisage de tourner à la fin de l’année.
L’histoire se passe aujourd’hui, à Bobo Dioulasso…
Kady Traoré : Oui, le film sera tourné dans le quartier où je suis née, qui n’a pas changé depuis les années 90. La famille, dans Préjugé, est une famille pauvre : la mère fait un petit commerce en vendant de l’huile de palme, mais ce n’est pas grand-chose par rapport aux besoins d’une famille. C’est la fille aînée qui prend en charge l’économie, mais elle n’est pas bien vue : on ne sait pas vraiment ce qu’elle fait, mais on se tait car on profite de son argent.
Il y a ici un premier préjugé : comme Aïcha travaille dans un endroit que tout le monde connaît et qui est fréquenté par les expatriés, on se dit qu’elle se prostitue. Mais il n’y a pas que ça dans ce quartier, il y a l’ambiance, la vie de la nuit, des filles sont serveuses et certaines obtiennent de bons pourboires sans forcément se prostituer. Le film ne lèvera pas le doute sur le travail d’Aïcha, laissant le spectateur à ses préjugés éventuels, car il aura le choix de juger sur les apparences ou d’essayer de comprendre le personnage en profondeur. Le deuxième préjugé arrive quand Aïcha tombe malade : tout le monde pense qu’elle a le Sida et, comme il n’y a pas de remède, qu’elle est condamnée. Alors la famille décide de la cacher pour préserver sa réputation. Il ne faut pas qu’Aïcha entraîne tout le monde dans sa chute. Elle meurt ainsi dans l’ombre, sans qu’on sache là non plus de quoi elle était malade. Après sa mort, la mère ressent une forte culpabilité et le fantôme de sa fille revient la hanter.
Que voulez-vous dénoncer à travers cette histoire de femmes ?
K.T. : Je veux dénoncer la peur, la peur de l’autre, de la maladie, mais surtout la peur du regard social, qui peut nous pousser à des actes inhumains pour éviter la honte. Je sais que tout être humain a un minimum de valeurs et d’égards vis à vis des autres, mais quand la peur prend le dessus, la honte couvre le tout et peut amener à être très égoïste. Et le phénomène est accentué par la pauvreté. La pauvre Aïcha, dans l’esprit de sa famille, est déjà morte ! La seule question qui reste est donc : qu’allons-nous devenir, économiquement ? Et comment le quartier va nous voir maintenant ? D’autant que la mère est sur le point de s’intégrer dans une tontine…
Parlez-nous du fonctionnement des tontines…
K.T. : C’est un système d’entraide féminine très répandu. Pour y adhérer, il faut aller à des réunions mensuelles, apporter des produits (pagnes, savons, nourriture,…) dont on a fixé la valeur. La personne qui reçoit chez elle les autres femmes doit préparer un repas de fête et pourra faire un commerce avec les produits que les autres auront apportés. Ce sont des associations dans lesquelles il faut être recommandé : pas question de ne pas pouvoir payer pour la prochaine réunion. Donc si on est très pauvre, on ne peut pas participer au système, mais il y a des femmes qui vont jusqu’à s’endetter pour faire partie de ce genre d’associations. Et quand on y est inséré, on est soutenu dans les moments forts de la vie : les femmes se cotisent pour les baptêmes, les mariages et les deuils, on vient te voir si tu es malade, etc. Mais ensuite on peut être envahi ! En cas de deuil, on vient te tenir compagnie pendant un mois et tu ne peux pas respirer ni pleurer tranquillement.
Kady Traoré : Oui, le film sera tourné dans le quartier où je suis née, qui n’a pas changé depuis les années 90. La famille, dans Préjugé, est une famille pauvre : la mère fait un petit commerce en vendant de l’huile de palme, mais ce n’est pas grand-chose par rapport aux besoins d’une famille. C’est la fille aînée qui prend en charge l’économie, mais elle n’est pas bien vue : on ne sait pas vraiment ce qu’elle fait, mais on se tait car on profite de son argent.
Il y a ici un premier préjugé : comme Aïcha travaille dans un endroit que tout le monde connaît et qui est fréquenté par les expatriés, on se dit qu’elle se prostitue. Mais il n’y a pas que ça dans ce quartier, il y a l’ambiance, la vie de la nuit, des filles sont serveuses et certaines obtiennent de bons pourboires sans forcément se prostituer. Le film ne lèvera pas le doute sur le travail d’Aïcha, laissant le spectateur à ses préjugés éventuels, car il aura le choix de juger sur les apparences ou d’essayer de comprendre le personnage en profondeur. Le deuxième préjugé arrive quand Aïcha tombe malade : tout le monde pense qu’elle a le Sida et, comme il n’y a pas de remède, qu’elle est condamnée. Alors la famille décide de la cacher pour préserver sa réputation. Il ne faut pas qu’Aïcha entraîne tout le monde dans sa chute. Elle meurt ainsi dans l’ombre, sans qu’on sache là non plus de quoi elle était malade. Après sa mort, la mère ressent une forte culpabilité et le fantôme de sa fille revient la hanter.
Que voulez-vous dénoncer à travers cette histoire de femmes ?
K.T. : Je veux dénoncer la peur, la peur de l’autre, de la maladie, mais surtout la peur du regard social, qui peut nous pousser à des actes inhumains pour éviter la honte. Je sais que tout être humain a un minimum de valeurs et d’égards vis à vis des autres, mais quand la peur prend le dessus, la honte couvre le tout et peut amener à être très égoïste. Et le phénomène est accentué par la pauvreté. La pauvre Aïcha, dans l’esprit de sa famille, est déjà morte ! La seule question qui reste est donc : qu’allons-nous devenir, économiquement ? Et comment le quartier va nous voir maintenant ? D’autant que la mère est sur le point de s’intégrer dans une tontine…
Parlez-nous du fonctionnement des tontines…
K.T. : C’est un système d’entraide féminine très répandu. Pour y adhérer, il faut aller à des réunions mensuelles, apporter des produits (pagnes, savons, nourriture,…) dont on a fixé la valeur. La personne qui reçoit chez elle les autres femmes doit préparer un repas de fête et pourra faire un commerce avec les produits que les autres auront apportés. Ce sont des associations dans lesquelles il faut être recommandé : pas question de ne pas pouvoir payer pour la prochaine réunion. Donc si on est très pauvre, on ne peut pas participer au système, mais il y a des femmes qui vont jusqu’à s’endetter pour faire partie de ce genre d’associations. Et quand on y est inséré, on est soutenu dans les moments forts de la vie : les femmes se cotisent pour les baptêmes, les mariages et les deuils, on vient te voir si tu es malade, etc. Mais ensuite on peut être envahi ! En cas de deuil, on vient te tenir compagnie pendant un mois et tu ne peux pas respirer ni pleurer tranquillement.
"Dans Préjugé, c’est cette pression sociale qui va conduire la mère d’Aïcha à ne pas s’occuper de sa fille."
Une tontine peut donc devenir comme une deuxième famille, où l’hypocrisie est également présente. Car en cas de maladie contagieuse, comme le Sida, si ta famille est stigmatisée, les gens te contournent comme un rond-point quand tu vas au marché… Dans Préjugé, c’est cette pression sociale qui va conduire la mère d’Aïcha à ne pas s’occuper de sa fille. Tout ça est plus fort que la morale religieuse ou que les superstitions.
Vous êtes féministe. Comment faites-vous pour vous affranchir de ces phénomènes de groupe ?
K.T. : J’essaie de les comprendre. Je vois beaucoup de femmes qui souffrent dans leur foyer, mais qui ne sont pas prêtes à s’émanciper et se réfugient dans ce genre d’associations. Elles vont alors à toutes les réunions, à tous les baptêmes, et n’ont plus le temps de penser à leurs problèmes familiaux. Elles peuvent sans doute ainsi mieux accepter la vie avec leur mari, d’autant qu’il n’est pas question de critiquer les hommes entre femmes : on préfère dire "mon mari a fait ci, mon mari a payé ça,…" et montrer que tout va bien chez soi. Le mari, quant à lui, est d’accord pour que sa femme s’absente régulièrement. J’ai entendu tellement de femmes dire "mon mari m’a autorisée à rester à la fête jusqu'à demain !", en sachant bien que lui, de son côté, fera ce qu’il veut. Il pourra sans doute aller à son "deuxième bureau" et le lendemain, tout le monde sera rentré à la maison et la vie continuera. Cette hypocrisie que chacun développe de son côté est très gênante, mais cela permet de préserver la cellule familiale, ce qui est le plus important. Tout le monde ici veut pouvoir dire "j’ai une femme, j’ai une maison, j’ai une famille" et on ne voit quasiment pas de divorce à Bobo Dioulasso.
Dans mon téléfilm Conflit conjugal1 et dans ma série Femme au foyer2, je pointe ce problème en montrant des femmes qui ont la possibilité de dire non, mais qui ne le font pas toujours. La série montre des femmes instruites, qui connaissent la loi mais n’emmèneront jamais leur mari au commissariat même s’il leur casse le bras : il y a le poids de la société. Et ce n’est pas non plus en famille qu’on peut régler les problèmes du foyer : si une femme consulte ses parents, ses frères et sœurs, on lui demandera "est-ce qu’il paye le loyer ? est-ce qu’il te donne de l’argent pour les repas ? est-ce qu’il prend soin de toi quand tu es malade ?" Et c’est tout. Si on veut plus que ça, c’est qu’on a un problème. Donc, de plus en plus de femmes de ma génération quittent leur foyer. Elles ne vont pas au commissariat, mais elles partent si elles en ont les moyens.
Dans Préjugé, personne ne peut partir…
K.T. : Non, car les personnages sont pauvres et peu instruits. Pour Aïcha, le seul horizon serait le mariage, mais un mariage arrangé… comme pour sa mère avant elle. Ma mère a été donnée en mariage a 16 ans, elle s’est enfuie plusieurs fois mais on l’a toujours rattrapée. Aujourd’hui, on peut encore donner une fille en mariage dès 14 ans : la sœur de la nounou qui gardait mes enfants était dans cette situation. Nous l’avons aidée, elle a fait du baby-sitting et s’est inscrite aux cours du soir. Maintenant, elle vit en ville et a trouvé les moyens d’être libre de choisir sa vie.
Vous êtes féministe. Comment faites-vous pour vous affranchir de ces phénomènes de groupe ?
K.T. : J’essaie de les comprendre. Je vois beaucoup de femmes qui souffrent dans leur foyer, mais qui ne sont pas prêtes à s’émanciper et se réfugient dans ce genre d’associations. Elles vont alors à toutes les réunions, à tous les baptêmes, et n’ont plus le temps de penser à leurs problèmes familiaux. Elles peuvent sans doute ainsi mieux accepter la vie avec leur mari, d’autant qu’il n’est pas question de critiquer les hommes entre femmes : on préfère dire "mon mari a fait ci, mon mari a payé ça,…" et montrer que tout va bien chez soi. Le mari, quant à lui, est d’accord pour que sa femme s’absente régulièrement. J’ai entendu tellement de femmes dire "mon mari m’a autorisée à rester à la fête jusqu'à demain !", en sachant bien que lui, de son côté, fera ce qu’il veut. Il pourra sans doute aller à son "deuxième bureau" et le lendemain, tout le monde sera rentré à la maison et la vie continuera. Cette hypocrisie que chacun développe de son côté est très gênante, mais cela permet de préserver la cellule familiale, ce qui est le plus important. Tout le monde ici veut pouvoir dire "j’ai une femme, j’ai une maison, j’ai une famille" et on ne voit quasiment pas de divorce à Bobo Dioulasso.
Dans mon téléfilm Conflit conjugal1 et dans ma série Femme au foyer2, je pointe ce problème en montrant des femmes qui ont la possibilité de dire non, mais qui ne le font pas toujours. La série montre des femmes instruites, qui connaissent la loi mais n’emmèneront jamais leur mari au commissariat même s’il leur casse le bras : il y a le poids de la société. Et ce n’est pas non plus en famille qu’on peut régler les problèmes du foyer : si une femme consulte ses parents, ses frères et sœurs, on lui demandera "est-ce qu’il paye le loyer ? est-ce qu’il te donne de l’argent pour les repas ? est-ce qu’il prend soin de toi quand tu es malade ?" Et c’est tout. Si on veut plus que ça, c’est qu’on a un problème. Donc, de plus en plus de femmes de ma génération quittent leur foyer. Elles ne vont pas au commissariat, mais elles partent si elles en ont les moyens.
Dans Préjugé, personne ne peut partir…
K.T. : Non, car les personnages sont pauvres et peu instruits. Pour Aïcha, le seul horizon serait le mariage, mais un mariage arrangé… comme pour sa mère avant elle. Ma mère a été donnée en mariage a 16 ans, elle s’est enfuie plusieurs fois mais on l’a toujours rattrapée. Aujourd’hui, on peut encore donner une fille en mariage dès 14 ans : la sœur de la nounou qui gardait mes enfants était dans cette situation. Nous l’avons aidée, elle a fait du baby-sitting et s’est inscrite aux cours du soir. Maintenant, elle vit en ville et a trouvé les moyens d’être libre de choisir sa vie.
"Ces rencontres à Poitiers m’ont apporté des éclairages artistiques et des éléments de stratégie de production qui vont faire mûrir le projet dans toutes ses dimensions."
Comment vos films sont-ils reçus par le public ?
K.T. : Mon téléfilm Conflit conjugal a été programmé au cinéma à Ouaga. C’est l’histoire d’une jeune femme qui a fait des études, se marie, fait tout à la maison puis trouve un travail. Tout allait bien jusque là, mais son mari lui demande de choisir entre son travail et lui. La femme consulte ses amies – l’une lui dit de se faire entretenir, une autre de s’assumer – puis décide de partir. Son mari va alors payer des cambrioleurs, son patron va la harceler, les jeunes du quartier lui mener la vie dure… jusqu’à ce qu’elle craque ! Là, plus de travail, plus d’argent, plus de maison : elle est dépannée un temps par une amie, mais elle s’aperçoit qu’elle est suivie par un détective privé. Finalement, elle arrive à faire mettre son mari en prison car elle découvre qu’il avait tout organisé pour lui rendre la vie impossible. Au cinéma, des couples venaient voir le film et les hommes se fâchaient : "C’est n’importe quoi ! Qui a réalisé ce film ??". Mais plusieurs femmes sont venues me voir en me disant que j’avais raconté leur vie de tous les jours…
À la fin du film, la femme révèle qu’elle est enceinte et qu’elle veut garder l’enfant. Elle propose alors à son mari un contrat qui prévoit de la rémunérer pendant les premiers mois de l’enfant. Le président Thomas Sankara – malheureusement assassiné – avait eu ce projet politique : il disait que ceux qui avaient les moyens d’avoir du personnel de maison payaient le travail domestique, donc qu’il fallait envisager un salaire pour les femmes au foyer. Aujourd’hui, dans les familles pauvres, les femmes subissent complètement leur condition et ne peuvent pas penser à leur autonomie. C’est le cas dans Préjugé, où je mets en scène une famille chez laquelle le feu ne s’allume qu’une fois par jour.
Comment le projet a-t-il évolué depuis le Ouaga Film Lab ?
K.T. : Je veux préciser que le premier financement que le projet a obtenu vient du fonds Imagine, coordonné par Gaston Kaboré. C’était une aide à l’écriture destiné à des projets portés par des femmes. Ensuite, le Ouaga Film Lab et ses ateliers nous ont fait faire un grand pas (à la productrice et à moi) et nous avons obtenu le prix JCC (Journées Cinématographiques de Carthage) et le prix ALCA. Aux JCC, des regards neufs se sont posés sur le projet et cela m’a aidé à renforcer l’histoire. Me voici à Poitiers, où j’ai rencontré Dominique Welinski (La Factory, Cannes), Hakim Mao (Initiative Films), le scénariste Miguel Machalski, la productrice Roshanak Behesht Nedjad et Thibaut Bracq, programmateur dans des festivals internationaux. Ces rencontres m’ont apporté des éclairages artistiques et des éléments de stratégie de production qui vont faire mûrir le projet dans toutes ses dimensions. Je sais comment solliciter des aides au développement et où j’aurai besoin d’être accompagnée par un producteur français. Je pense que nous pourrons envisager le tournage pour la fin de l’année 2019.
K.T. : Mon téléfilm Conflit conjugal a été programmé au cinéma à Ouaga. C’est l’histoire d’une jeune femme qui a fait des études, se marie, fait tout à la maison puis trouve un travail. Tout allait bien jusque là, mais son mari lui demande de choisir entre son travail et lui. La femme consulte ses amies – l’une lui dit de se faire entretenir, une autre de s’assumer – puis décide de partir. Son mari va alors payer des cambrioleurs, son patron va la harceler, les jeunes du quartier lui mener la vie dure… jusqu’à ce qu’elle craque ! Là, plus de travail, plus d’argent, plus de maison : elle est dépannée un temps par une amie, mais elle s’aperçoit qu’elle est suivie par un détective privé. Finalement, elle arrive à faire mettre son mari en prison car elle découvre qu’il avait tout organisé pour lui rendre la vie impossible. Au cinéma, des couples venaient voir le film et les hommes se fâchaient : "C’est n’importe quoi ! Qui a réalisé ce film ??". Mais plusieurs femmes sont venues me voir en me disant que j’avais raconté leur vie de tous les jours…
À la fin du film, la femme révèle qu’elle est enceinte et qu’elle veut garder l’enfant. Elle propose alors à son mari un contrat qui prévoit de la rémunérer pendant les premiers mois de l’enfant. Le président Thomas Sankara – malheureusement assassiné – avait eu ce projet politique : il disait que ceux qui avaient les moyens d’avoir du personnel de maison payaient le travail domestique, donc qu’il fallait envisager un salaire pour les femmes au foyer. Aujourd’hui, dans les familles pauvres, les femmes subissent complètement leur condition et ne peuvent pas penser à leur autonomie. C’est le cas dans Préjugé, où je mets en scène une famille chez laquelle le feu ne s’allume qu’une fois par jour.
Comment le projet a-t-il évolué depuis le Ouaga Film Lab ?
K.T. : Je veux préciser que le premier financement que le projet a obtenu vient du fonds Imagine, coordonné par Gaston Kaboré. C’était une aide à l’écriture destiné à des projets portés par des femmes. Ensuite, le Ouaga Film Lab et ses ateliers nous ont fait faire un grand pas (à la productrice et à moi) et nous avons obtenu le prix JCC (Journées Cinématographiques de Carthage) et le prix ALCA. Aux JCC, des regards neufs se sont posés sur le projet et cela m’a aidé à renforcer l’histoire. Me voici à Poitiers, où j’ai rencontré Dominique Welinski (La Factory, Cannes), Hakim Mao (Initiative Films), le scénariste Miguel Machalski, la productrice Roshanak Behesht Nedjad et Thibaut Bracq, programmateur dans des festivals internationaux. Ces rencontres m’ont apporté des éclairages artistiques et des éléments de stratégie de production qui vont faire mûrir le projet dans toutes ses dimensions. Je sais comment solliciter des aides au développement et où j’aurai besoin d’être accompagnée par un producteur français. Je pense que nous pourrons envisager le tournage pour la fin de l’année 2019.