Solidanim, une réalité bordelaise augmentée
La Nouvelle-Aquitaine compte une société innovante supplémentaire dans le domaine de l’image et de la réalité augmentée. Déjà présente à Angoulême, Solidanim a quitté Paris pour Bordeaux avec dans les valises son "SolidTrack" unique au monde et un projet de studio.
L’explication est technique mais nécessaire pour comprendre l’innovation de la société Solidanim en réalité augmentée (mélange de réel et de virtuel, l’un dans l’autre ou encore les deux à la fois). Son système "SolidTrack" permet en effet au réalisateur d’un film ou d’une séance de tournage de voir en prévisualisation et en temps réel le décor virtuel dans lequel évolue un acteur. Il faut imaginer un fond vert, toujours utilisé pour les décors créés numériquement et plus ou moins grand selon les nécessités de tournage, dans lequel un comédien fait ses déplacements. Sur la caméra est placé un petit boitier, un capteur d’images, qui est relié à un ordinateur doté d’un logiciel qui va analyser le flux d’images de la caméra, celui du capteur, les mouvements de l’acteur et de la caméra et qui va faire ses calculs en quelques millisecondes pour que les images apparaissent instantanément sur l’écran de l’ordinateur. Cette prévisualisation (avec une esquisse convaincante des décors 3D qui seront ensuite réalisés en post-production) permet au réalisateur de se rendre compte sur l’instant du rendu final, de choisir ses angles, ses cadres, de donner des indications aux comédiens… Le gain de temps qui limite les corrections ultérieures et des séquences supplémentaires est estimé entre 20 et 30%.
Cet outil innovant a ainsi séduit de nombreux réalisateurs, dont James Cameron (Avatar). En raison de la technicité du procédé, la société fournit en général un service avec une équipe qui se déplace sur les tournages. La version cinéma de SolidTrack est maintenant déclinée pour la télévision mais avec cette fois les éléments virtuels définitifs préparés à l’avance. Cette technique supprime la post-production pour créer les effets, il ne reste aux équipes que les étapes du montage et de l’étalonnage dans le cas d’un enregistrement ou une diffusion si le tournage se fait en direct. La demande étant forte, les équipes de Solidanim commencent ainsi à équiper avec leur matériel des studios en France et à l’étranger (dont une chaîne de la télévision chinoise) et vont d’ici 18 mois installer dans l’agglomération bordelaise un studio de tournage "clés en main", avec tous les réglages effectués et le matériel à disposition, qui permettra aux équipes de venir sur place et, là-encore, de gagner du temps.
Cet outil innovant a ainsi séduit de nombreux réalisateurs, dont James Cameron (Avatar). En raison de la technicité du procédé, la société fournit en général un service avec une équipe qui se déplace sur les tournages. La version cinéma de SolidTrack est maintenant déclinée pour la télévision mais avec cette fois les éléments virtuels définitifs préparés à l’avance. Cette technique supprime la post-production pour créer les effets, il ne reste aux équipes que les étapes du montage et de l’étalonnage dans le cas d’un enregistrement ou une diffusion si le tournage se fait en direct. La demande étant forte, les équipes de Solidanim commencent ainsi à équiper avec leur matériel des studios en France et à l’étranger (dont une chaîne de la télévision chinoise) et vont d’ici 18 mois installer dans l’agglomération bordelaise un studio de tournage "clés en main", avec tous les réglages effectués et le matériel à disposition, qui permettra aux équipes de venir sur place et, là-encore, de gagner du temps.
Prévisualisation et Motion Capture
Solidanim a été créée en 2007 à Ivry-sur-Seine par trois associés (Isaac Partouche, Emmanuel Linot et Jean-François Szlapka) pour monter un studio en Motion capture1 (comédiens, animaux ou objets équipés de capteurs qui permettent d’enregistrer leurs mouvements et de créer ensuite un avatar numérique dans un décor virtuel, un film 3D, un jeu vidéo…). La société a installé ensuite son studio de Motion capture à Angoulême, au Pôle Magelis, et cette activité constitue toujours une part importante de son travail. Comme le souligne le directeur technique de Solidanim, Thimothée de Goussencourt : "C’est quelque chose que ne remarquent pas les spectateurs parce que nous cherchons justement la plus grande fluidité dans les gestes et déplacements mais notre travail concerne tous les mouvements de corps dans les films d’animation ou en 3D qui utilisent cette technique". Ainsi, pour le film Croc blanc (sortie le 18 mars), Solidanim a entre autres équipé un chien de capteurs afin d’obtenir un effet réaliste dans tous ses mouvements. En plus de cette activité initiale, les fondateurs avaient embauché dès 2010 des ingénieurs pour imaginer une solution à la prévisualisation en temps réel avec des décors virtuels et c’est ainsi qu’est né en 2012 SolidTrack, un système unique au monde. La société a de nombreux projets avec cet outil, en télévision et cinéma, dans son propre studio bordelais mais elle souhaite également l’utiliser dans l’événementiel pour des animations en direct. Ceci, toujours en plus de ses activités en Motion capture et en production virtuelle.
Le pari bordelais
En septembre 2017, Solidanim a décidé de franchir une nouvelle étape en déménageant à Bordeaux son siège social, administratif et financier, son équipe de recherche et développement. Elle conserve un showroom parisien, un studio à Angoulême mais elle a fait le pari qu’il serait possible de travailler depuis Bordeaux avec le monde entier et surtout d’attirer des équipes dans une ville dont le nom est internationalement connu, au moins pour son vin. L’image de la ville et les facilités de transport (aéroport et LGV) faciliteraient l’accueil d’équipes. Le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine, la présence d’autres sociétés du secteur, l’arrivée du leader français du jeu vidéo, Ubisoft, la possibilité de trouver des locaux plus grands, l’image d’une ville attirante pour des employés - ce que l’on nomme un "écosystème favorable" - ont été des éléments essentiels. Même si la société insiste sur un aspect plus pratique : le travail entre Bordeaux et Angoulême s’avère plus facile qu’entre Paris et Angoulême. Avec un chiffre d’affaires l’an dernier d’environ deux millions d’euros, un nombre de salariés oscillant entre 25 et 45, Solidanim devrait faire une levée de fonds cette année afin de lui permettre de réussir son déménagement et son nouveau développement.
Christophe Dabitch écrit des récits et des scénarios de bandes dessinées. Il vit à Bordeaux. Il a travaillé dans différents médias et revues, il mène des ateliers d’écritures et participe à des projets collectifs et à des expositions. Son travail a souvent des bases historiques ou documentaires envisagées comme des points de départ à l’imaginaire ou à différentes formes de récits.