Plein feu sur le roman noir
Les 27 et 28 septembre prochains, le polar sera roi sur le bassin d’Arcachon. Pour la 3e année, le salon Polar en Cabanes posera ses valises sur le Port de Larros à Gujan-Mestras, deux jours où le roman noir sera au cœur de rencontres, lectures, débats, tables rondes et autres jeux. 2014 oblige, le thème de cette édition "Noire est la Guerre", célèbrera le centenaire de la Grande Guerre, l’occasion pour des auteurs français et allemands de confronter leurs points de vue et leurs expériences sur l’écriture de la guerre en général et de la Première Guerre Mondiale en particulier dans le roman policier. Président de l’association Polar en Cabanes et aux manettes de ce salon depuis maintenant trois ans, Bernard Daguerre a répondu à nos questions.
Vous réunissez depuis trois ans des passionnés de romans policiers sur le Bassin d’Arcachon. Comment est né le salon Polar en Cabanes ?
Bernard Daguerre : C’est une histoire de passionnés en effet. Je suis un grand lecteur de romans policiers depuis très longtemps et, en 2011, avec une poignée d’amateurs de polars, nous avons décidé de fonder une association, l’Association des Amis de Chester Himes d’Aquitaine, d’Arcachon et du Bassin (l’ACHAAB devenue cette année l’association Polar en Cabanes), en hommage à cet auteur afro-américain de roman policier qui a séjourné à Arcachon quelques temps. Au-delà de célébrer cet écrivain majeur, l’association conçoit et organise le salon Polar en Cabanes comme un rassemblement de passionnés et de curieux autour de ce genre, deux jours pour faire connaître davantage l’histoire de la littérature noire et policière, que ce soit en romans ou en bandes dessinées. Des noms comme ceux de Didier Daeninckx, Hervé Le Corre, Jeanne Faivre d’Arcier, Daniel Thierry ou encore Stéphanie Benson illustreront le genre du roman tandis que la bande dessinée sera représentée par Barthol, Daniel Ceppi, Max Ducos ou Nathalie Bernard.
Depuis sa première édition en 2012, comment a évolué le salon ?
B.D. : Depuis le départ, le principe est toujours le même, faire connaître la littérature policière en évoquant son histoire mais aussi en invitant des auteurs contemporains de romans et de bandes dessinées à parler de leur travail lors de débats, de lectures ou de tables rondes. Organiser cette manifestation sur le Port de Larros à Gujan-Mestras, c’est aussi se fixer un double objectif : celui de célébrer le polar tout en valorisant le patrimoine. Pendant deux jours, un chapiteau et des cabanes ostréicoles accueillent les visiteurs pour parler romans policiers : échanger, découvrir, débattre et le faire dans un cadre particulier, un lieu qui nous est cher, le bassin d’Arcachon. En termes d’évolution depuis 2012, je dirai qu’on essaie chaque année davantage d’allier ces deux plans en organisant, en plus des rendez-vous plus ou moins classiques, des temps ludiques à l’image du rallye de cette année qui se déroulera le samedi 27 et qui proposera au public un jeu-enquête aux allures de roman noir.
Quels seront les temps forts de ces deux jours ?
B.D. : Même si chaque rendez-vous aura son importance, je dirai que les temps forts de cette édition seront ce rallye initié par le romancier Dominique Dayau et son complice Roger samedi après-midi, le "gueuloir" prévu le même jour où des auteurs inventeront et déclameront une histoire sur le thème et le ton du procès-verbal de police judiciaire, le focus sur les auteurs de roman noir aquitains comme Thomas Arden ou Sébastien Gendron et bien-sûr, les rendez-vous autour du polar de guerre seront au cœur du week-end dont le thème, "Noire est la Guerre", amènera les auteurs invités à parler du polar de guerre et aux liens entre littérature générale et celle du roman noir.
Comment avez-vous conçu et organisé ce thème central sur la guerre dans le roman noir ?
B.D. : Pour cette date anniversaire, on a eu envie d’axer le salon sur le roman policier de guerre, celle de 14-18 bien sûr, mais pas uniquement. Les liens entre littérature générale, littérature populaire et littérature policière seront mis en lumière lors de débats et tables rondes où il sera autant question d’auteurs faisant aujourd’hui figures de référence que d’auteurs contemporains présents sur le salon. Nous avons alors invité deux auteurs allemands, Göran Hachmeister et Richard Birkefeld, afin d’entendre chaque point de vue. Ces derniers interviendront le samedi à 14 heures en compagnie de Thierry Bourcy et Didier Daeninckx lors d’une table ronde intitulée "Paris-Berlin, l’axe franco-allemand du polar de guerre". Le lendemain, un focus sera fait sur Louis Guilloux qui a écrit sur la Première et la Deuxième Guerre Mondiale avec Le sang noir et OK Joe !. Le dimanche après-midi, "Une étude en bleu, blanc, rouge" évoquera les aspects de la littérature populaire et policière pendant la Grande Guerre en France. Au total, quatre temps seront consacrés à ce thème, sous différents modes (table ronde, débat, lecture…).