Jean-Luc Coudray, écrivain, artiste et poète, entre bande Dessinée et philosophie militante
Dans un style pluriel au service d’une pensée originale, Jean-Luc Coudray écrit, dessine et publie depuis la fin des années 1980. Il est l’auteur de romans, nouvelles, poésies, bandes dessinées, dessins de presse, textes d’intervention, souvent en relation avec les causes de l’écologie et autres questions de société.
Au début de ses activités de création culturelle, Jean-Luc Coudray écrivait et publiait plutôt de la poésie et de la fiction sur des thèmes universels non impliqués dans l’époque. Il réfléchissait au caractère pour lui brutal des savoirs scientifiques et autres, des doctrines religieuses, etc. Il s’attachait à une démarche pour restaurer la subjectivité en créant de la perplexité face aux savoirs par le biais de l’humour et de la poésie. Il faisait appel au maniement des paradoxes de façon à dégager la pensée du principe de vérité objective au profit d’une vérité plus intuitive, d’où l’élaboration de récits développant des théories. Il a créé à cette fin les personnages du Professeur Bouc et de Monsieur Mouche, dont les aventures ont été publiées avec des illustrations de Moebius. Une intégrale de Monsieur Mouche sans illustrations va paraître aux Éditions i en janvier prochain.
Des récits, de la poésie et autres textes de Jean-Luc Coudray ont paru à raison de un par an depuis 1995. Ont ainsi alterné des textes de réflexions humoristiques ou de registre inclassable, des recueils de nouvelles, des récits de mise à l’épreuve des idées dans des textes fictionnels, avec des personnages au service d’une pensée, d’un point de vue, du développement d’idées. Mister Tock, paru aux Éditions de l’Amourier en 2010, met en scène le mysticisme expérimental d’un faux anglais maintenu par son image sociale et si convaincu de ses croyances qu’il réussit toutes sortes d’exploits miraculeux. Entre fous, paru à L’Arbre vengeur en 2014, est le récit d’un personnage vivant depuis l’enfance avec le diable. On y assiste à son internement et à un dialogue entre un psychiatre délirant, le diable et les fous de l’asile. Jésus l’apocryphe, paru à L’Amourier en 2016, juxtapose descriptions d’extase devant la nature et propos d’évangiles apocryphes inspirés des philosophies orientales.
Des récits, de la poésie et autres textes de Jean-Luc Coudray ont paru à raison de un par an depuis 1995. Ont ainsi alterné des textes de réflexions humoristiques ou de registre inclassable, des recueils de nouvelles, des récits de mise à l’épreuve des idées dans des textes fictionnels, avec des personnages au service d’une pensée, d’un point de vue, du développement d’idées. Mister Tock, paru aux Éditions de l’Amourier en 2010, met en scène le mysticisme expérimental d’un faux anglais maintenu par son image sociale et si convaincu de ses croyances qu’il réussit toutes sortes d’exploits miraculeux. Entre fous, paru à L’Arbre vengeur en 2014, est le récit d’un personnage vivant depuis l’enfance avec le diable. On y assiste à son internement et à un dialogue entre un psychiatre délirant, le diable et les fous de l’asile. Jésus l’apocryphe, paru à L’Amourier en 2016, juxtapose descriptions d’extase devant la nature et propos d’évangiles apocryphes inspirés des philosophies orientales.
"En 2007, il s’engage pour la décroissance et se présente aux élections législatives."
Dès 2001, Jean-Luc Coudray a publié aux Éditions Point virgule un Guide philosophique de l’argent. Il s’agit, précédé d’une introduction générale, d’un recueil de nouvelles d’anticipation sur la pénétration de la Bourse dans la vie quotidienne des gens à un stade libidinal. Les nouvelles abordaient diverses situations, comme la vie des couples, à travers des métaphores humoristiques. Elles avaient paru d’abord dans la revue News Bourse, revue économique accordant une place à la nouvelle et aux textes critiques. Le recueil a paru ensuite complété par des planches de dessins humoristiques. Progressivement, face à l’aggravation des problèmes environnementaux et de la situation sociale, Jean-Luc Coudray va éprouver le désir de travailler sur l’évolution de ces questions d’actualité. En 2007, il s’engage pour la décroissance et se présente aux élections législatives.
"Au départ, l’humain 'sélectionne' l’énergie. Erwin Schrödinger explicite bien dans Qu’est-ce que la vie ? les concepts d’entropie et d’ordre. C’est lui qui met en avant que nous avons besoin de 'manger de l’ordre' pour réparer le désordre lié à l’activité de la vie."
En 2010, il publie aux Éditions Sulliver L’avenir est notre poubelle. Il y développe et généralise divers thèmes à partir de sa subjectivité : la laideur de la ville, la publicité, l’envahissement des déchets, le tout comme conséquences d’un système socio-économique et technicien. Le grand problème est à son sens celui de l’empreinte écologique insoutenable. La dimension philosophique de la question pose celle de la consommation, de ses enjeux et de ses effets. La technique ne peut pas être envisagée sous les aspects d’une collection d’objets, mais comme un système qui induit l’artificialisation des modes de vie, et où la société est incluse dans un champ technicien qui nous impose sa logique de fonctionnement. Il s’agit de la penser en termes critiques, car elle ne se réduit pas à la technologie mais mobilise toutes les formes de rationalisation.
Cependant, Jean-Luc Coudray a continué à publier des ouvrages sur des thèmes et sujets variés. Avant Les vantards de la mer, il a publié aux Éditions Zeraq deux autres recueils de nouvelles : Cinq nuances de pirates en 2016, et Océan cherche avenir en 2017, un recueil d’anticipation en écologie marine. En 2016, a paru chez PLG Éditions, un éditeur de critique de BD, L’industrie de la dédicace. À partir d’une expérience personnelle et d’un ressenti, il critique l’exploitation des auteurs dans les salons du livre et, plus généralement, la société de la consommation et du spectacle. Actuellement, dans la même perspective, il travaille à un projet d’analyse du design des objets comme vecteur de propagandisme de la société marchande, productiviste et de consommation.
"D’une certaine manière, la solution, c’est le retour au sens, puisque le déchet ultime, c’est bien l’humain dans la mesure où notre raisonnement circulaire au niveau sociétal global consiste à affirmer que la croissance est la solution aux problèmes posés par la croissance."
Enfin, en 2018, a paru un Guide philosophique des déchets. Sur le plan symbolique, a émergé une véritable culture du déchet qui dope notre sentiment de puissance. Mais en termes structurels, le déchet n’est pas assimilable. L’entropie est un concept issu de la 2e loi de la thermodynamique sur la conservation de l’énergie. Transposé par Nicholas Georgescu-Roegen sur le plan de l’activité humaine, c’est une notion anthropomorphique et utilitariste reposant sur le raisonnement classificatoire. L’ordre est moins probable que le désordre, mais ce qui est probable n’est évalué qu’en fonction des valeurs que lui attribue la culture humaine…
André Paillaugue a fait des études de Lettres à Bordeaux et Paris. Il a été critique littéraire et critique d’art pour Spirit, Junkpage, les Cahiers de Critique de Poésie du Cipm. Il a pubilé aux Éditions de l’Attente et en revue : Ouste, Le Festin, Le Bord de l’Eau, les Cahiers Art & Science, L’intranquille, Espace(s)-CNES.