La table Mashup présentée par son créateur
ALCA, en partenariat avec Cina, a organisé à la fin du mois de février une formation de deux jours à la table Mashup, outil ludique et pédagogique rendant accessible le montage. Une dizaine de médiateurs ont pu être formés par Romuald Beugnon, cocréateur de cette table de montage extravagante, au sein de la MÉCA, à Bordeaux.
Les yeux des médiateurs présents à l’auditorium d’ALCA ne sont pas braqués sur l’écran, mais sur le bloc imposant qui s’y trouve devant : une Mashup box, version alternative de la Mashup table. À côté, le formateur finalise les réglages des logiciels présents sur l’ordinateur qu’il utilise et les branchements entre les différents périphériques. Il passera les journées du 24 et du 25 février à expliquer en détail le fonctionnement d’une machine qui "rappelle la magie du cinéma dont on a besoin en ce moment."
La Mashup box est un bloc relativement volumineux et en même temps assez léger avec, sur sa face supérieure, une plaque de verre partiellement opaque. Il est difficile d’apercevoir ce qu’il y a dessous, mais un logiciel sur l’ordinateur qui l’accompagne indique qu’il y a une caméra fonctionnant comme un lecteur de codes et qui permet la reconnaissance des différentes cartes fournies avec l’outil Mashup. Une fois lues, ces cartes apparaissent sur l’écran de l’ordinateur et permettent rapidement la création de patchworks de sons et d’images : des mashups.
Romuald Beugnon a conçu il y a quelques années, avec Pierre-Alexandre Vigor, la première version de cet outil créatif afin de pallier les problèmes du logiciel de montage qui est "technique et peu collaboratif." Au contact des stagiaires, il revient sur les origines de l’objet et fournit des explications sur ses différents branchements avant d’entamer un atelier fictif où ils incarneront des jeunes. C’est à travers cet exemple pratique qu’il répond aux interrogations – notamment la manière de "s’emparer de la Mashup pour l’analyse et amener à la création" – et apporte des solutions à leurs difficultés.
"Une fois lues, ces cartes apparaissent sur l’écran de l’ordinateur et permettent rapidement la création de patchworks de sons et d’images : des mashups."
Les participants doivent à leur tour faire un montage. Divisés en deux groupes, chacun reçoit deux paquets de cartes, un d’images et l’autre de sons. Imaginant d’abord un scénario en posant les cartes par terre, d’autres expérimentent leur application en les disposant sur la table : les images deviennent des vidéos muettes qui sont projetées sur le grand écran.
Arrive ensuite le montage sonore : on superpose musiques, bruitages, voix, et on réajuste après avoir écouté à nouveau un premier montage d’une machine que quelques dizaines de minutes auparavant personne ne maîtrisait. Une fois cette étape réalisée, chaque groupe projette son court métrage. Les deux productions sont applaudies et précèdent des retours d’expérience puis une introduction à l’histoire du Mashup afin d’en montrer les possibilités.
Autre temps-fort de la formation : Romuald Beugnon s'attarde ensuite sur les nécessités techniques de l’outil, notamment l’installation des périphériques et l’utilisation des logiciels. Il n’hésite pas à simuler des problèmes techniques, préférant "prévenir que guérir." Les deux jours se terminent par un exercice de taille que réussissent les participants : installer la Mashup box et faire un montage en moins de dix minutes.
L’enseignement est un succès, deux autres sessions sont prévues, la première le 30 et 31 mars, la deuxième le 1er et 2 avril.