20e édition de Ritournelles : un festival "qui aura marqué les esprits"
À la tête de Permanences de la littérature depuis sa création en 2000, Marie-Laure Picot revient sur les vingt années de Ritournelles, festival phare de l’association, dont la prochaine et ultime édition se tient du 6 au 15 novembre prochains.
Cette année, Permanences de la littérature fête ses vingt ans, à l’instar de Ritournelles, son festival littéraire qui interroge à chaque édition des pratiques artistiques à Bordeaux et dans la région. Quelle est la thématique et quels seront les temps forts de cette vingtième édition ?
Marie-Laure Picot : Le festival Ritournelles a longtemps été programmé suivant des thématiques, notamment croisées, entre la littérature et d’autres formes d’expression artistique mais, depuis plusieurs éditions, les programmations sont pluridisciplinaires comme cette année pour nos 20 ans. Cette vingtième édition est néanmoins annoncée sous le titre "Pure Poésie", mettant une fois de plus en avant ce genre qui est selon moi le plus créatif qui soit. "Pure poésie" renvoie aussi à la notion de "poésie pure" développée par Paul Valéry qui rappelait "une manière de penser la poésie comme un dispositif dans lequel le fond et la forme seraient à égalité".
Pour nos 20 ans, nous allons réactiver un certain nombre d’œuvres créées par le festival, dont Ritournelles, l’œuvre de l’artiste Ange Leccia, produite pour nos 15 ans. Elle sera visible à partir du 7 novembre pour l’inauguration du festival à la MÉCA. Nous proposons également des nouvelles créations, dont le trio Rhythm & poetry (RAP), dans lequel un rappeur, un slameur et une beatboxeuse de talents vont s’emparer de textes de poésie contemporaine. Nous profitons de cet anniversaire pour recevoir des auteurs emblématiques du festival autour de nouvelles créations, Valère Novarina et Mathias Lévy, Jean-Michel Esptallier et Anne James Chaton, Liliane Giraudon, Patrick Bouvet, Édith Azam… et nous accueillons comme chaque année de nouveaux invités, dont les grands performeurs Michèle Métail et Joël Hubaut.
Comment se construit la programmation d’un tel événement ?
M-L.P. : Ces 20 ans ont été conçus autour d’un programme passé-présent, destiné d’une part à revenir sur les grands moments du festival, d’autre part à proposer une circulation des voix et des esthétiques que nous défendons depuis toujours. Pour cet anniversaire, j’ai imaginé un programme varié et vivant, allant de la lecture à la lecture performance, de la lecture musicale au set rappé en passant par le récital, de l’installation sonore et textuelle à la projection d’œuvres. Le programme comprend peu de rencontres d’auteurs et beaucoup de propositions scéniques et performatives.
Marie-Laure Picot : Le festival Ritournelles a longtemps été programmé suivant des thématiques, notamment croisées, entre la littérature et d’autres formes d’expression artistique mais, depuis plusieurs éditions, les programmations sont pluridisciplinaires comme cette année pour nos 20 ans. Cette vingtième édition est néanmoins annoncée sous le titre "Pure Poésie", mettant une fois de plus en avant ce genre qui est selon moi le plus créatif qui soit. "Pure poésie" renvoie aussi à la notion de "poésie pure" développée par Paul Valéry qui rappelait "une manière de penser la poésie comme un dispositif dans lequel le fond et la forme seraient à égalité".
Pour nos 20 ans, nous allons réactiver un certain nombre d’œuvres créées par le festival, dont Ritournelles, l’œuvre de l’artiste Ange Leccia, produite pour nos 15 ans. Elle sera visible à partir du 7 novembre pour l’inauguration du festival à la MÉCA. Nous proposons également des nouvelles créations, dont le trio Rhythm & poetry (RAP), dans lequel un rappeur, un slameur et une beatboxeuse de talents vont s’emparer de textes de poésie contemporaine. Nous profitons de cet anniversaire pour recevoir des auteurs emblématiques du festival autour de nouvelles créations, Valère Novarina et Mathias Lévy, Jean-Michel Esptallier et Anne James Chaton, Liliane Giraudon, Patrick Bouvet, Édith Azam… et nous accueillons comme chaque année de nouveaux invités, dont les grands performeurs Michèle Métail et Joël Hubaut.
Comment se construit la programmation d’un tel événement ?
M-L.P. : Ces 20 ans ont été conçus autour d’un programme passé-présent, destiné d’une part à revenir sur les grands moments du festival, d’autre part à proposer une circulation des voix et des esthétiques que nous défendons depuis toujours. Pour cet anniversaire, j’ai imaginé un programme varié et vivant, allant de la lecture à la lecture performance, de la lecture musicale au set rappé en passant par le récital, de l’installation sonore et textuelle à la projection d’œuvres. Le programme comprend peu de rencontres d’auteurs et beaucoup de propositions scéniques et performatives.
"Cette vingtième édition est la dernière et l’ouvrage Ritournelles, 20 ans de création littéraire transversale rendra compte de l’aventure qu’aura été ce festival."
Une vingt-et-unième édition est-elle déjà en réflexion ?
M-L.P. : Cette vingtième édition est la dernière et l’ouvrage Ritournelles, 20 ans de création littéraire transversale, à paraître aux éditions Le bleu du ciel début novembre, rendra compte de l’aventure qu’aura été ce festival. Le livre revient sur les productions inédites et croisées, sur les grands moments et surtout sur les enjeux intellectuels qui ont fait sa programmation. Il comprend une quarantaine de contributions d’auteurs et d’artistes dont la majeure partie est inédite. Quelques noms d’auteurs ayant contribué à l’ouvrage : Julien Blaine, Claude Chambard, Jean-Michel Espitallier, Fred Léal, Liliane Giraudon, Catherine Millet, Emmanuelle Pagano, Charles Pennequin, Pascal Quignard…
Passé cette dernière édition, nos activités vont continuer, notamment avec la reprise du festival Littérature en jardin - que nous avions menée de 2007 à 2014 - et qui prendra une nouvelle dimension, de nouvelles temporalités, à l’été 2020. Autre programme de production en développement au sein de Permanences de la littérature, notre webradio 100% littéraire Radio Ritournelles qui, en quelque sorte, prolongera sur le web le projet intellectuel du festival.
Que retenez-vous de ces vingt années à la tête de Permanences de la littérature ?
M-L.P. : 20 ans d’imprégnation, de découvertes et de compagnonnages vécus à cent à l’heure. Une expérience absolument passionnante. Nous avons réuni pendant vingt ans des salles de 200 personnes autour d’écritures contemporaines exigeantes et ce n’est pas rien. Je sais que le festival Ritournelles aura marqué les esprits, c’est une vraie satisfaction.
M-L.P. : Cette vingtième édition est la dernière et l’ouvrage Ritournelles, 20 ans de création littéraire transversale, à paraître aux éditions Le bleu du ciel début novembre, rendra compte de l’aventure qu’aura été ce festival. Le livre revient sur les productions inédites et croisées, sur les grands moments et surtout sur les enjeux intellectuels qui ont fait sa programmation. Il comprend une quarantaine de contributions d’auteurs et d’artistes dont la majeure partie est inédite. Quelques noms d’auteurs ayant contribué à l’ouvrage : Julien Blaine, Claude Chambard, Jean-Michel Espitallier, Fred Léal, Liliane Giraudon, Catherine Millet, Emmanuelle Pagano, Charles Pennequin, Pascal Quignard…
Passé cette dernière édition, nos activités vont continuer, notamment avec la reprise du festival Littérature en jardin - que nous avions menée de 2007 à 2014 - et qui prendra une nouvelle dimension, de nouvelles temporalités, à l’été 2020. Autre programme de production en développement au sein de Permanences de la littérature, notre webradio 100% littéraire Radio Ritournelles qui, en quelque sorte, prolongera sur le web le projet intellectuel du festival.
Que retenez-vous de ces vingt années à la tête de Permanences de la littérature ?
M-L.P. : 20 ans d’imprégnation, de découvertes et de compagnonnages vécus à cent à l’heure. Une expérience absolument passionnante. Nous avons réuni pendant vingt ans des salles de 200 personnes autour d’écritures contemporaines exigeantes et ce n’est pas rien. Je sais que le festival Ritournelles aura marqué les esprits, c’est une vraie satisfaction.
"La Maison Graziana est assez vaste pour envisager des événements culturels et pourquoi pas à terme des résidences d’écrivains ou d’artistes."
Des nouveaux projets sont-ils en construction, notamment dans le cadre de vos actions auprès des publics scolaires ?
M-L.P. : Nous menons depuis plusieurs années des actions fortes auprès des publics scolaires, de la classe primaire à l’université. Il s’agit de faire entrer la création et les artistes dans les écoles, avec une variété de projets. Avec la Cali [la Communauté d’agglomération du libournais, ndlr], nous accompagnons chaque année dix classes de CM1 et CM2 autour d’un projet comportant à la fois un travail d’écriture et celui d’une mise en forme artistique. Avec le Département de la Gironde et les Archives, ainsi qu’avec la Région Nouvelle-Aquitaine et le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA, différents parcours impliquant l’élève dans une production artistique et poétique sont en programmation.
Autre actualité de Permanences de la littérature, l’association déménage et investit un nouveau local : la Maison Graziana, à Libourne. Ce nouvel espace permet-il d’envisager de nouvelles activités ?
M-L.P. : La Maison Graziana appartient à la municipalité libournaise et il est mis à la disposition d’un nouveau Tiers-lieu dont nous faisons partie. L’espace est assez vaste pour envisager des événements culturels et pourquoi pas à terme des résidences d’écrivains ou d’artistes. Nous proposons au public le 13 novembre prochain, pour initier nos activités à la maison Graziana, un atelier d’écriture avec le poète Dominique Quélen sur "la poésie en déplacement" dans le cadre de Ritournelles.
M-L.P. : Nous menons depuis plusieurs années des actions fortes auprès des publics scolaires, de la classe primaire à l’université. Il s’agit de faire entrer la création et les artistes dans les écoles, avec une variété de projets. Avec la Cali [la Communauté d’agglomération du libournais, ndlr], nous accompagnons chaque année dix classes de CM1 et CM2 autour d’un projet comportant à la fois un travail d’écriture et celui d’une mise en forme artistique. Avec le Département de la Gironde et les Archives, ainsi qu’avec la Région Nouvelle-Aquitaine et le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA, différents parcours impliquant l’élève dans une production artistique et poétique sont en programmation.
Autre actualité de Permanences de la littérature, l’association déménage et investit un nouveau local : la Maison Graziana, à Libourne. Ce nouvel espace permet-il d’envisager de nouvelles activités ?
M-L.P. : La Maison Graziana appartient à la municipalité libournaise et il est mis à la disposition d’un nouveau Tiers-lieu dont nous faisons partie. L’espace est assez vaste pour envisager des événements culturels et pourquoi pas à terme des résidences d’écrivains ou d’artistes. Nous proposons au public le 13 novembre prochain, pour initier nos activités à la maison Graziana, un atelier d’écriture avec le poète Dominique Quélen sur "la poésie en déplacement" dans le cadre de Ritournelles.