Erwan Larher lauréat de la 8e Voix des lecteurs
Plus de 800 lecteurs de Nouvelle-Aquitaine ont voté pour Le Livre que je ne voulais pas écrire d’Erwan Larher, paru aux éditions Quidam, offrant samedi 19 janvier la 8e édition de La Voix des lecteurs à l'auteur néo-aquitain . Nous lui avions demandé, à l'instar des autres sélectionnés, de répondre à un questionnaire intitulé "La Madeleine et le macaron".
"Les mots sont comme des rayons X ; si l’on s’en sert convenablement, ils transpercent n’importe quoi" - Aldous Huxley : Quel est votre mot préféré ?
Erwan Larher : Oui.
"La musique, c’est du bruit qui pense" - Victor Hugo : Quelle musique vous aide à penser, à écrire ?
E.L. : Aucune. Je ne peux penser que dans le silence, ou alors le bruissement d’une conversation, d’un échange stimulant. Il m’est impossible d’écrire en musique, le rythme de celle-ci brouille chez moi celui de l’écriture, qui est aussi musique faut-il le rappeler. De plus je ne considère pas la musique comme une décoration sonore ; quand j’en écoute, je suis impliqué, corps et pensée.
"Une heure de lecture est le remède souverain aux dégoûts de la vie" - Montesquieu : Quels sont vos livres de chevet, ceux qui accompagnent votre vie ?
E.L. : Mes livres de chevet le quittent dès que je les ai terminés : il y a tant à lire ! Pour cette même raison, je relis rarement un livre. Ceux qui m’ont marqué, formé, bouleversé, transformé, sidéré, extasié sont trop nombreux pour les tous citer ici.
Ah si, pourtant, en y réfléchissant (et pourtant, j’écoute de la musique, The White Stripes si vous voulez tout savoir), j’ai un livre toujours à portée de main. Le dictionnaire historique de la langue française, sous la direction d’Alain Rey.
"'Sur les étagères des bibliothèques, je vis un monde surgir de l’horizon" - Jack London : Quelle place accordez-vous à la lecture ?
E.L. : Pas un jour sans lire quelques pages d’un roman. Le plus souvent au lit, juste avant de dormir, mais aussi sur le vélo de la salle de sport, en salles d’attente, dans les transports (sauf le train, où j’écris)… Et j’ai toujours deux ou trois romans entamés à la fois.
"Je crois plutôt à l’adage affirmant qu’il n’y ait pas de sot métier, même si certains (dans le marketing, la publicité, la communication, la finance) sont moins utiles à la communauté que d’autres."
"Les métiers sans ennuis sont les métiers qu’on ne fait pas" - Alain : Quel est le métier que vous n'auriez pas aimé faire ?
E.L. : Rien à voir avec l’ennui mais avec mon côté chochotte : je n’aurais pu exercer aucun métier de la sphère médicale. Je crois plutôt à l’adage affirmant qu’il n’y ait pas de sot métier, même si certains (dans le marketing, la publicité, la communication, la finance) sont moins utiles à la communauté — et pourtant plus rémunérateurs, allez comprendre… — que d’autres (que serait un monde sans éboueurs ? sans urgentistes ? sans pompiers ?)
"Tout portrait qu’on peint avec âme est un portrait non du modèle, mais de l’artiste" - Oscar Wilde : Où se situe la part autobiographique de vos écrits ?
E.L. : Partout j’imagine, à mon insu cependant et saupoudrée — sauf bien évidemment pour Le livre que je ne voulais pas écrire. Car ce que j’aime, c’est inventer des histoires, des personnages, une narration. Et j’estime que ma vie, mon nombril, mes amours et mes emmerdes n’ont aucun intérêt public.
"Si tous les gens du monde voulaient se donner la main" - Paul Fort - Quelle suite donneriez-vous à cette comptine ?
E.L. : J’aurais du mal à écrire mon prochain roman.
Que vous inspirent ces mots de Boris Vian ? "Il est évident que le poète écrit sous le coup de l’inspiration, mais il y a des gens à qui les coups ne font rien"
E.L. : N’est-il pas péremptoire d’affirmer (à moins que ce soit une punchline dont Vian était coutumier, il se serait régalé avec Twitter) qu’il est "évident" qu’un poète écrive "sous le coup de l’inspiration" ? Peut-être parce que je n’ai ni génie ni talent, que je suis un tâcheron qui cultive son savoir-faire, je crois assez peu à l’inspiration, beaucoup moins qu’au travail. Sans doute jalousie de ma part envers mes trop doués condisciples — l’une partage ma vie, je sais de quoi je parle...
"Je ne crois pas à l’au-delà mais j’emmènerai quand même des sous-vêtements de rechange" - Woody Allen : Si un dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort, l'entendre vous dire ?
E.L. : Crédit illimité, mec ! Open bar ! Ne regarde pas à la dépense, c’est moi qui régale ! Jusqu’à la Nuit des Temps ! Tiens, je te file un plan du Paradis, t’en auras besoin les premiers siècles, après tu devrais pouvoir te repérer. Commence par un petit massage, t’en pense quoi ?
Le livre que je ne voulais pas écrire, d'Erwan Larher
Quidam éditeur
Made in Europe
268 pages, 20 euros
978-2-37491-063-5