Faites des livres lance la cinquième édition de son Festival de littérature jeunesse
Ces vendredi et samedi 24 et 25 mai a lieu la cinquième édition du Festival de littérature jeunesse organisée à Saint-Junien (Haute-Vienne) par Faites des livres. En mars dernier, l’association a été distinguée par le Grand Prix Sofia de l’action culturelle, couronnant de nombreuses initiatives pour la lecture des enfants.
Donner ou redonner le goût de la lecture
Au commencement était le collège et la difficulté pour certains élèves d’accrocher avec le livre, ces pages entières noircies de mots qu’il faut déchiffrer, puis relier entre eux pour créer du sens. Quand on perd l’accès aux mots, on risque de perdre l’accès aux histoires, mais aussi au monde, à cette capacité à être acteur de sa vie. Au commencement était l’ennui, donc ; et pour certains jeunes le décrochage. L’ennui étant propice à la création, c’est partant de ce constat qu’une équipe d’enseignants de Segpa du collège Paul Langevin de Saint-Junien s’est mise en tête de créer un festival de littérature jeunesse : "Les enfants sont au centre du projet", annonce d’emblée Gérard Halimi, ex-professeur de cette équipe, désormais retraité, et devenu président de l’association.
Un festival au long cours
Mais comment amène-t-on les enfants au plaisir la lecture, quand c’est parfois l’école elle-même qui les en éloigne ? Pour Gérard Halimi, la réponse est évidente : "On rencontre l’auteur. C’est grâce à lui que l’enfant ou l’adolescent entre dans la lecture." Dès lors, les enseignantes et les enseignants qui souhaitent faire venir un ou une auteure dans leur classe signent une charte et s’engagent, avec leurs élèves, à préparer en amont ces rencontres qui ont lieu tout au long de l’année : "La rencontre, c’est la cerise sur le gâteau !" Après une année passée à travailler avec Hubert ben Kemoun, Gilles Bachelet, Carole Trebor, Yves Grevet, et tant d’autres talents de la littérature jeunesse, le festival, fin mai, est un autre temps fort.
Cette année, le thème du festival est "La Science". Le vendredi, pour la journée réservée aux scolaires, non moins de trente ateliers à l’heure sont proposés aux écoliers, collégiens et lycéens d’une cinquantaine d’établissements. Et il y en a pour tous les goûts : gravure, balades contées à poney, initiation à l’électricité, recyclage d’objets pour en faire des personnages, initiation au braille, caricatures et dessins d’humour, etc. "On a aussi le bus des petits débrouillards qui se déplace dans les écoles alentours, parce qu’on est en milieu rural. Pour les écoles, c’est gratuit !"
Cette année, le thème du festival est "La Science". Le vendredi, pour la journée réservée aux scolaires, non moins de trente ateliers à l’heure sont proposés aux écoliers, collégiens et lycéens d’une cinquantaine d’établissements. Et il y en a pour tous les goûts : gravure, balades contées à poney, initiation à l’électricité, recyclage d’objets pour en faire des personnages, initiation au braille, caricatures et dessins d’humour, etc. "On a aussi le bus des petits débrouillards qui se déplace dans les écoles alentours, parce qu’on est en milieu rural. Pour les écoles, c’est gratuit !"
Une trentaine de partenaires
On imagine bien que, pour le festival, tout ça n’est pas gratuit. Les membres de l’association ont très vite su réunir autour d’eux les fonds et les forces vives nécessaires à la mise en place d’un tel événement : si les enseignants sont aguerris à la mise en place d’activités pédagogiques, ils le sont moins à l’organisation d’un festival. C’est donc vers le Lions Club que s’est tourné Gérard Halimi : "Je leur ai dit : vous savez organiser un Salon des vins, donc vous savez organiser un Salon du livre !" Mais c’est aussi, par exemple, l’imprimerie de Saint-Junien, qui imprime gratuitement tous les programmes et toutes les affiches du Salon, ainsi que 2000 exemplaires de La Fabrique, le recueil dans lequel sont compilées toutes les créations des élèves, passés ainsi de la lecture à l’écriture : "C’est aussi un combat contre l’illettrisme. On essaie de former des futurs citoyens éclairés." Les élèves tiennent d’ailleurs un stand au salon pour présenter leur livre. Il paraît même que certains jalousent la file d’attente devant leur table au moment des dédicaces…
Les demandes de subventions prennent un temps conséquent, et c’est Gérard Halimi qui s’y colle. Une soixantaine de bénévoles s’engagent avec la même passion pour assurer avant, pendant et après le festival. C’est l’une des forces de Faites des livres : "L’engagement bénévole est énorme, très chronophage. Chaque personne peut proposer de monter un atelier. Cette année, on a le cuisto du collège qui participe !", annonce fièrement Gérard Halimi. Et puis, il y a les médiathèques, les bibliothèques, les autres associations implantées sur le territoire, les maisons de quartier, les institutions publiques… "On est sur une trentaine de partenaires, financiers, actifs, logistiques", résume Gérard Halimi.
Les demandes de subventions prennent un temps conséquent, et c’est Gérard Halimi qui s’y colle. Une soixantaine de bénévoles s’engagent avec la même passion pour assurer avant, pendant et après le festival. C’est l’une des forces de Faites des livres : "L’engagement bénévole est énorme, très chronophage. Chaque personne peut proposer de monter un atelier. Cette année, on a le cuisto du collège qui participe !", annonce fièrement Gérard Halimi. Et puis, il y a les médiathèques, les bibliothèques, les autres associations implantées sur le territoire, les maisons de quartier, les institutions publiques… "On est sur une trentaine de partenaires, financiers, actifs, logistiques", résume Gérard Halimi.
Pierre, Paul, Michel, Marie, Denise…
Si l’enthousiasme est affiché, difficile de mesurer l’impact du festival sur les lecteurs aguerris ou en herbe : "Je ne donne jamais de pourcentages, ça ne veut rien dire, mais 'Pierre, Paul, Michel, Marie, Denise… grâce à nous, grâce aux enseignants, a pu renouer avec la lecture', ça, c’est important." Alors on se plaît à imaginer ces cinq-là revenir au festival, dans quelques années, avec leurs propres enfants pour confirmer la victoire. Gérard Halimi rappelle qu’il n’est plus question de s’étendre, mais d’asseoir le succès lors des prochaines éditions : "On a un format rural, sur tout le territoire de Saint-Junien et des alentours. On veut rester modestes."
Le Grand prix Sofia de l’action culturelle
Modestes mais pas sans ambition. C’est ainsi que le festival est lauréat 2019 du Grand Prix Sofia de l’action culturelle, qui récompense le projet Des Cases en bulles mené bénévolement par une équipe pédagogique du collège Paul Langevin, avec le soutien de Faites des livres. Il vise à travailler avec des élèves dits "en grandes difficultés" sur un projet de bande-dessinée. Ces élèves rencontrent des créateurs et créatrices de bandes-dessinées, et visitent des salons du livre tout au long de l’année : "Ces 3000 euros vont s’ajouter aux aides de notre association pour aider les enseignants à poursuivre leur travail. C’est aussi une légitimité, une reconnaissance de l’association comme un acteur essentiel dans le monde du livre." C’est une réussite foisonnante que cette aventure, résumée par le président lui-même : "Ce qu’on a fait, c’est quelque chose de magique : et ça marche !"
Claire Géhin porte des projets de territoire en Nouvelle-Aquitaine qui mêlent chant, théâtre, poésie et podcast. Bercée par les luttes féministes, elle cherche à faire entendre les silences et les voix qu'ils cachent, à nommer les choses pour ce qu'elles sont - la beauté et les liens humains aussi. En parallèle de ses projets de création, elle poursuit son activité d'éditrice et de rédactrice freelance pour plusieurs revues et maisons d'édition.