Full Circle Lab Nouvelle-Aquitaine, une fenêtre vers l’international
Le premier atelier du Full Circle Lab Nouvelle-Aquitaine, soutenu par ALCA et le Conseil départemental du Lot-et-Garonne, s’est déroulé du 25 au 29 août 2021 à la Maison Forte, à Monbalen (47) ; le second au Théâtre Auditorium de Poitiers, du 22 au 26 novembre 2021. "L’essence du Full Circle Lab est de soutenir des projets en développement ou en postproduction, des compétences ou des talents, dans un programme modulable selon la région ou le pays où il se déroule", explique Matthieu Darras, son directeur, qui développe ce concept depuis plusieurs années, notamment aux Philippines. La Nouvelle-Aquitaine expérimente cette ouverture vers l’international de 2021 à 2023. "La particularité du Full Circle Lab Nouvelle-Aquitaine est de s’insérer dans un territoire où les initiatives foisonnent (festivals, résidences, grand nombre de producteurs actifs). L’idée est d’être complémentaire à ce qui existe déjà dans la région", ajoute-t-il. Pour mettre sur pied ce dispositif, Matthieu Darras, résidant en Slovaquie, a été épaulé par Julie Marnay, consultante éditoriale basée à Marseille, et Alexis Hofmann, responsable des acquisitions de la société de distribution et de production parisienne Bac Films. "J’apporte le regard de 'l’industrie' sur le potentiel des projets en matière de ventes à l’international ou de présence en festival et sur les marchés. Sur chaque projet, j’ai pu donner des idées de production, de marketing, de casting, détailler la stratégie pour trouver un vendeur, un distributeur", précise Alexis Hofmann. Pour accompagner avec efficacité ces longs métrages en devenir, il était important de créer" un Lab de taille modeste afin de proposer un grand nombre de tuteurs sur chaque projet", glisse Matthieu Darras.
Si vingt-sept dossiers ont été reçus à la suite de l’appel à projets, six projets soutenus par ALCA ont été sélectionnés pour l’édition 2021 : quatre en développement et deux en postproduction dans le cadre du volet First Cut Lab. Autre singularité : ce sont des couples "réalisateur-producteur" qui sont accompagnés. Quatre duos ont ainsi pu travailler sur le scénario, le potentiel à l’international, les problématiques de casting, etc., grâce à Philippe Barrière, consultant en scénario. "Le premier atelier de quatre jours se décline en sessions collectives, mais aussi en demi-groupes, ainsi qu’en rendez-vous individuels", détaille Julie Marnay. Pour candidater à ce Lab, la condition non négociable est que le projet ait un lien étroit avec la Région, à l’instar de Food, un film de genre, premier long métrage de Mathieu Mégemont, réalisateur installé à Bordeaux, et développé par Anaïs Bertrand (Insolence Productions). L’autre projet francophone, Le Dernier Voyage de Suzanne, Jawed et Khadija, un drame du néo-aquitain Jonathan Koulavsky, est porté par Alice Bloch et sa jeune société, Marianne Productions. Le premier film en développement anglophone, The Thirty-Seventh Kilometre, produit par Dagmar Sedláková (MasterFilm), sera réalisé par Sasha Stelchenko, un réalisateur biélorusse résidant en République Tchèque, lauréat des ateliers Jump In du Poitiers Film Festival. Enfin, Flehmen Response, de l’italo-brésilienne Lillah Halla, qui est passée par le festival Biarritz Amérique latine. La réalisatrice développe son second long métrage avec la productrice allemande Julia Niethammer (Chromosom Film). Le premier film de Lillah Halla est d’ailleurs produit par Louise Bellicaud et Claire Charles-Gervais d’In Vivo Films, basé à La Rochelle.
Outre le volet développement, deux films ont été choisis pour l’accompagnement en postproduction, le First Cut Lab. "Ce dernier n’est pas destiné à des films qui auraient des problèmes de montage. C’est une opportunité pour ouvrir le montage à des regards différents", souligne Matthieu Darras. Deux longs métrages ont ainsi bénéficié d’avis d’experts, notamment celui de Mathieu Taponier, scénariste et monteur : Nos cérémonies, de Simon Rieth, premier long métrage tourné dans la région de Royan et produit par Les Films du poisson, et Nietzsche’s doctors de l’argentin Jorge Leandro Colas, participant du Bal Lab de Biarritz Amérique latine, film coproduit par Florent Coulon et Félix Salgado de la société VraiVrai Films (Saintes), qui bouclera la boucle de cette première édition. Si la crise du Covid, notamment, a bouleversé le calendrier, la seconde édition devrait se caler sur le festival Biarritz Amérique latine (septembre), le Festival international du film indépendant de Bordeaux (octobre) et le Poitiers Film Festival (novembre)" afin qu’ils piochent parmi nos projets sélectionnés et leur donnent un moment de visibilité", conclut Matthieu Darras.