Images-sur-Mer : festival de la mer et de l'environnement
Pour sa première édition qui s'est tenue en septembre 2022, le festival Images-sur-Mer, à Arès (33), a proposé des avant-premières et des projections en présence d'invités experts, engagés pour la protection de la mer et des océans. Entretien avec Carlos Belinchon, son président, et le skipper Yves Parlier, parrain de la manifestation.
Quelle a été la genèse du festival Images-sur-Mer ?
Carlos Belinchon : C'est au début de ma retraite et de mon installation dans le bassin d'Arcachon, il y a trois ans environ, que m'est venue l'idée de créer un festival de film documentaire. Après une longue carrière dans l'audiovisuel public, j'ai ressenti l'envie de mettre à profit ces compétences et cette expérience. J'ai commencé par m'intéresser aux manifestations déjà existantes dans le secteur et j'ai remarqué que malgré la diversité des thèmes existants, celui de la mer et de son environnement ne revenait que trop peu. Lorsqu'on arrive dans le bassin d'Arcachon, force est de constater la chance de vivre dans ce merveilleux écrin qu'il faut à tout prix protéger dans une période de bouleversements climatologiques et de dégâts liés au manque de respect de l'humain pour son environnement proche. Avec des amis retraités, nous avons créé une association de loi 1901 et préparé un dossier afin de démarcher les communes du nord du bassin d'Arcachon. Le feu vert du maire d'Arès (33), Xavier Daney, a permis le vote d'une subvention pour lancer la manifestation et nous permettre d'avoir l'espace Brémontier à notre disposition, salle équipée en matériel cinématographique et pouvant accueillir jusqu'à 290 spectateurs par séance. Autre précieux appui pour notre projet, la présence à nos côtés d'Yves Parlier, en tant que parrain de notre festival. Le choix de cette personnalité nous est apparu comme une évidence tant pour son grand parcours de navigateur que pour la force de ses engagements écologiques. Il a tout de suite accepté l'idée d'être notre invité d'honneur et de participer à notre soirée d'ouverture durant laquelle il a présenté les grandes dates de sa carrière de skipper et le nouveau projet de son entreprise, Beyond the Sea, devant une salle comble.
Yves Parlier : En tant que marin du bassin d’Arcachon, je me suis senti particulièrement concerné et touché par ce festival qui met à l’honneur la mer. Mon activité de traction par kite au sein de Beyond the Sea, qui est en lien avec la mer, me motive à prendre part aux initiatives de la Nouvelle-Aquitaine. La Région a toujours suivi mes bateaux, depuis mon premier en 1984.
"La pertinence de la thématique choisie n'est plus à démontrer et cela nous motive dans la poursuite de cette aventure."
Que retenez-vous de la première édition du festival ?
Y.P. : La première édition du festival s'est montée avec passion, dans une ambiance conviviale et ponctuée de rencontres avec des personnes de différents horizons comme des marins, des terriens mais aussi des communicants. Le festival est un succès au-delà des attentes.
C.B. : Pour sa première édition, le festival a attiré plus de 1000 spectateurs en trois jours. Les retours du public et des médias locaux ont été très positifs et encourageants. La pertinence de la thématique choisie n'est plus à démontrer et cela nous motive dans la poursuite de cette aventure. L'heure est venue de tirer tous les enseignements de cette première aventure pour préparer la suivante qui aurait lieu au début du mois d'octobre 2023. La pandémie de coronavirus avait sérieusement ralenti notre élan, mais cela a finalement été une période propice au peaufinage du concept et de ses contenus notamment en faisant appel à un réseau de réalisateurs et de producteurs. Près de deux ans de travail ont été nécessaires pour ficeler un projet construit et crédible qui aura séduit la municipalité d'Arès. Le travail accompli en valait la peine !
Le festival a abordé notamment les liens entre mer et environnement. Yves Parlier, que vous inspire cette thématique et dans quelle mesure l'action de Beyond the Sea s'y inscrit-elle ?
Y.P. : La mer représente plus de 70 % de la surface terrestre. Son interaction avec l’atmosphère et l’énergie du Soleil est prédominante dans le système Terre, aujourd’hui malmené. Les océans sont toujours un puits de carbone qui limite le réchauffement climatique. Ils sont aussi le vecteur qui a permis le premier tour du monde en 1521 et qui permet aujourd’hui à l’économie mondiale de fonctionner avec 90 % des transactions réalisées par voie maritime. Cependant, l’impact environnemental de ce transport est très important : 3 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. En tant que navigateur au large, j’ai pris en compte cette problématique depuis longtemps. J’ai décidé de prendre ma retraite sportive en 2007 afin de trouver une solution pour capter l’énergie du vent et c’est comme cela qu’est né Beyond the Sea. Depuis 2014, Beyond the Sea vise à utiliser le vent comme source d'énergie afin de propulser tous les types de navires via des ailes de kite, et d'offrir une nouvelle solution de navigation. Notre mission aujourd’hui est de rendre la traction par kite des navires de toutes tailles efficiente, universelle et incontournable.