La Maison des auteurs à Angoulême, carrefour créatif de la bande dessinée
"Lieu pluriel" selon les mots de sa directrice Pili Muñoz, la Maison des auteurs à Angoulême, qui dépend de la Cité internationale de Bande dessinée et de l’Image, draine des centaines d'artistes au fil des ans, et n'en finit pas de leur proposer de nouveaux modes d'accompagnement.
Le visiteur curieux devra juste faire preuve d'un peu de patience : pour le grand public, les portes de la Maison des auteurs sont ouvertes quatre jours par an seulement. C'est l'occasion de visiter une partie de ses ateliers en présence des artistes – auteurs de bande dessinée mais aussi illustrateurs et auteurs de films d'animation – qui exposent leur travail. Les lieux sont à la fois studieux et foisonnants : des éléments de recherche et premiers croquis jusqu'aux planches en cours de finalisation, en passant par des story-boards épurés ou fourmillant de détails, c'est tout le processus de création qui s'offre aux yeux, punaisé aux murs, affiché sur écran ou étalé sur les grandes tables de travail. Autour de soi, on entend parler français, anglais, espagnol. La bande dessinée et l'image sont au cœur des conversations.
Car si le Festival international de la Bande dessinée fait battre le cœur d'Angoulême quelques jours par an, la Maison des auteurs permet d'entretenir le lien avec les artistes tout au long de l'année, et ce sont des dizaines d'adhérents et de résidents qui fréquentent au quotidien ses ateliers et espaces dédiés, certains s'y installant pour plusieurs années.
Une des spécificités de la Maison des auteurs est en effet de pouvoir accueillir des artistes en résidence sur de longues périodes – même si ça n'est pas systématique – afin de leur permettre de mener un projet jusqu'à terme. Et c'est bien le projet qui est au cœur de ces résidences, la sélection ne concernant effectivement pas les auteurs en soi : pas de limite d'âge, même si la moyenne est plutôt jeune, pas de conditions de nationalité ou de domiciliation, ni d'exigences en termes de publication et de parcours. Jeunes pousses et auteurs plus chevronnés travaillent côte à côte, sont Angoumoisins, Mexicains, Coréens… et leurs résidences peuvent durer de quelques mois jusqu'à quatre années.
Car si le Festival international de la Bande dessinée fait battre le cœur d'Angoulême quelques jours par an, la Maison des auteurs permet d'entretenir le lien avec les artistes tout au long de l'année, et ce sont des dizaines d'adhérents et de résidents qui fréquentent au quotidien ses ateliers et espaces dédiés, certains s'y installant pour plusieurs années.
Une des spécificités de la Maison des auteurs est en effet de pouvoir accueillir des artistes en résidence sur de longues périodes – même si ça n'est pas systématique – afin de leur permettre de mener un projet jusqu'à terme. Et c'est bien le projet qui est au cœur de ces résidences, la sélection ne concernant effectivement pas les auteurs en soi : pas de limite d'âge, même si la moyenne est plutôt jeune, pas de conditions de nationalité ou de domiciliation, ni d'exigences en termes de publication et de parcours. Jeunes pousses et auteurs plus chevronnés travaillent côte à côte, sont Angoumoisins, Mexicains, Coréens… et leurs résidences peuvent durer de quelques mois jusqu'à quatre années.
"Cette générosité dans l'accueil n'a pas été sans contribuer au nombre important d'auteurs vivant sur l'agglomération, environ 250 à ce jour !"
Les auteurs locaux non résidents ne sont pas en reste : moyennant une adhésion annuelle, ils ont accès à un centre de ressources, une salle informatique, et à un service d'information juridique, sociale et fiscale qui demeure essentiel dans la professionnalisation des auteurs. Cette générosité dans l'accueil n'a pas été sans contribuer au nombre important d'auteurs vivant sur l'agglomération, environ 250 à ce jour ! Directrice de la structure, Pili Muñoz souligne en parallèle le fait que, comme les durées de résidences sont adaptées à chacun, il n'y a pas de calendrier fixe et des nouveaux résidents arrivent en permanence : "Cela permet à une communauté importante de se renouveler, et d'avoir des connexions internationales."
Ce sont en effet environ 60 % des résidents qui viennent de pays étrangers, et Pili Munoz constate la grande mobilité des jeunes auteurs. "Rares sont les résidents étrangers qui ne viennent qu'ici", précise-t-elle. Elle rappelle aussi qu'au-delà des services proposés par la Maison des auteurs, la ville d'Angoulême offre un environnement exceptionnel, un "petit miracle", qui n'existe nulle part ailleurs en France : il y a bien sûr les expositions, la bibliothèque et les archives de la Cité internationale de la Bande dessinée et de l'Image (CIBDI), le Campus de l'image, les nombreux ateliers partagés de la ville, mais aussi les maisons d'édition locales ou l'association MARSAM, créée par des anciens résidents, qui œuvre entre autres au rapprochement entre résidents et artistes locaux. Cette offre permanente autour de la bande dessinée crée une dynamique globale extrêmement enrichissante pour les auteurs, et particulièrement attachante pour les artistes arrivant de pays où la culture de la bande dessinée est peu présente. "Angoulême a cette force de posséder un véritable microcosme, qui ne se fige jamais", résume Pili Muñoz.
Ce sont en effet environ 60 % des résidents qui viennent de pays étrangers, et Pili Munoz constate la grande mobilité des jeunes auteurs. "Rares sont les résidents étrangers qui ne viennent qu'ici", précise-t-elle. Elle rappelle aussi qu'au-delà des services proposés par la Maison des auteurs, la ville d'Angoulême offre un environnement exceptionnel, un "petit miracle", qui n'existe nulle part ailleurs en France : il y a bien sûr les expositions, la bibliothèque et les archives de la Cité internationale de la Bande dessinée et de l'Image (CIBDI), le Campus de l'image, les nombreux ateliers partagés de la ville, mais aussi les maisons d'édition locales ou l'association MARSAM, créée par des anciens résidents, qui œuvre entre autres au rapprochement entre résidents et artistes locaux. Cette offre permanente autour de la bande dessinée crée une dynamique globale extrêmement enrichissante pour les auteurs, et particulièrement attachante pour les artistes arrivant de pays où la culture de la bande dessinée est peu présente. "Angoulême a cette force de posséder un véritable microcosme, qui ne se fige jamais", résume Pili Muñoz.
"L’année 2020 de la bande dessinée est au cœur du calendrier à venir de la Maison des auteurs, qui nous réserve de belles surprises."
La Maison des auteurs elle-même est en constante évolution. Alors qu'à son ouverture en 2002, elle ne proposait que des ateliers à des auteurs locaux, elle s'est élargie à l'international au bout de deux ans seulement, puis a œuvré à établir des partenariats afin de pouvoir proposer des bourses aux résidents, et la SAIF et le CNL apportent désormais leur soutien financier sur certains projets. Les partenariats internationaux, quant à eux, se sont multipliés : Taïwan, Espagne, Colombie, Serbie, la structure essaime peu à peu à l'international, développant le principe des résidences croisées. Il y a eu l'accord, symboliquement très révélateur de la place prise par le neuvième art, entre la Cité et la Villa Médicis, en 2017. Mais d'autres initiatives, moins médiatiques mais non moins intéressantes pour les auteurs, ont suivi, et à partir de novembre 2019, une nouvelle résidence dans la région de Louxor, en Égypte, accueillera quatre auteurs pour deux mois de création.
Parmi les chantiers à venir, citons aussi la création d'une Maison des auteurs dans la ville mexicaine de Zapopan, et la construction d'un partenariat plus global autour de l'image entre l'agglomération et le Mexique. Mais si l'international est un axe fondamental du travail de la Maison des auteurs, la dimension locale n'est pas mise de côté, et Pili Muñoz assure, sans en dévoiler plus pour l'instant, travailler à des propositions qui s'adresseront aux publics du territoire. La Maison des auteurs a aussi activement participé à la réflexion pilotée par la CIBDI visant à l'amélioration des conditions de vie des auteurs, et dont les conclusions ont entraîné l'annonce par le Ministère de la Culture et de la Communication d'une année 2020 de la bande dessinée. L'opération, qui sera portée par la CIBDI et le Centre National du Livre et se déclinera sur différents territoires, est donc au cœur du calendrier à venir de la Maison des auteurs, qui nous réserve de belles surprises.
Parmi les chantiers à venir, citons aussi la création d'une Maison des auteurs dans la ville mexicaine de Zapopan, et la construction d'un partenariat plus global autour de l'image entre l'agglomération et le Mexique. Mais si l'international est un axe fondamental du travail de la Maison des auteurs, la dimension locale n'est pas mise de côté, et Pili Muñoz assure, sans en dévoiler plus pour l'instant, travailler à des propositions qui s'adresseront aux publics du territoire. La Maison des auteurs a aussi activement participé à la réflexion pilotée par la CIBDI visant à l'amélioration des conditions de vie des auteurs, et dont les conclusions ont entraîné l'annonce par le Ministère de la Culture et de la Communication d'une année 2020 de la bande dessinée. L'opération, qui sera portée par la CIBDI et le Centre National du Livre et se déclinera sur différents territoires, est donc au cœur du calendrier à venir de la Maison des auteurs, qui nous réserve de belles surprises.
Hélène Labussière vit en Charente, après avoir passé une quinzaine d'années sur Bordeaux, où elle a travaillé pour Écla Aquitaine (agence intégrée à ALCA Nouvelle-Aquitaine en 2018), autour des thématiques de la lecture publique, du numérique et des questions juridiques. Aujourd'hui, elle est libraire à Angoulême et scénariste de bande dessinée sous le pseudonyme Nena.