Les Chimères du printemps
Maewyn est immortel. Le Maître du printemps s’éveille lorsque sa saison arrive et veille. Attaché à sa terre natale, à Dublin, l’Irlandais a depuis longtemps perdu le temps de l’humanité, sans pour autant s’en formaliser. Est-ce vraiment important ? Car les rêves et les étoiles l’accompagnent. Et ces dernières ont des tâches pour le Maître du printemps. Des missions qui vont le mener à Dalia. Des missions qui vont bouleverser son univers. Tout choix a ses conséquences et Maewyn et Dalia vont le découvrir. Les Chimères du printemps : le temps est venu de regagner son humanité, de Djenny Bergiers, paraît chez Plume blanche.
"Le temps de regagner son humanité"
À quel prix ? La signification du sous-titre de ce roman, Maewyn, mais aussi Dalia, vont la découvrir au fur et à mesure de cette aventure. Portée par les éditions Plume Blanche, cette suite des Entraves de l’hiver, premier volume de la saga de Djenny Bergiers, nous transporte dans un autre lieu, à une autre période. Dans Les Chimères du printemps, c’est donc au tour du printemps de dévoiler ses mystères. Tout ici a la saveur des premiers bourgeons. L’écriture est douce et délicate, l’autrice nous transporte dans un monde de couleurs et de lumière, mais non exempt de dangers. C’est d’ailleurs là toute la force du récit : osciller entre la douceur et des moments plus sombres, plus durs, sans jamais oublier d’être touchant sans en faire trop. Un équilibre de tous les instants maîtrisé par l’autrice.
L’autre force de cette saga en général, et de ce dernier ouvrage en particulier, est de nous emmener dans son univers sans trop en dire. Djenny Bergiers tisse son monde par petites touches, étoffant dans Les Chimères du printemps différents aspects, notamment sur les liens de puissances entre les différentes forces en place. Pour ce printemps, l’ambiance est irlandaise, faite d’espace et de vent, d’espoir et de pouvoir. Maewyn est un personnage particulièrement attachant et l’on aime le suivre dans ses failles et ses forces, dans ses envies et ses problématiques. Dalia, musicienne qui doit jongler entre sa vie de mère et ses études, est touchante et déterminée. Entre les deux va se tisser une complicité, une évidence qui se ressent dans l’écriture. L’autrice joue les codes du fantastique pour nous étonner, et nous embarquer dans son univers. Car derrière chaque saison se cache un Maître des saisons et ils sont très différents les uns des autres, comme le prouve le contraste entre Maewyn et Jack Frost, Maître de l’hiver. Le thème invite à la récurrence (avec l’éternel recommencement des saisons) et pourtant, Djenny Bergiers parvient à développer l’intrigue et les enjeux, à l’image du renouveau du printemps lui-même. Elle nous parle à la fois de la renaissance et de la vie, de l’évolution et de l’acceptation de soi, du quotidien et des aléas qui vont avec. Des thèmes forts autour desquels l’autrice développe l’histoire du fantasque Maewyn, Maître du printemps, immortel, oscillant entre le rêve et les étoiles. De l’éternel au mortel, il n’y a qu’un pas, que vont franchir les lecteurs au fur et à mesure de ces pages.
D’une saison à l’autre
Fondées en 2015 et basées en Corrèze, les éditions Plume blanche sont spécialisées dans les littératures de l’imaginaire. Fantasy, science-fiction et fantastique sont les domaines de prédilection des romans publiés ici. Créer un moment de rêve et d’évasion, telle est la préoccupation principale de Plume blanche. Et ils le prouvent largement avec Les Chimères du printemps. L’écriture de Djenny Bergiers invite au rêve ; son univers transporte le lecteur dans un monde de fantasy teintée de mystères ; ses personnages touchent par leurs enjeux, leurs préoccupations, leur parcours de vie. L’ouvrage s’inscrit dans la collection Plume d’argent, centrée sur un public young adult, mais son accessibilité dépasse la frontière des âges et des genres. En effet, le roman se veut universel par ses thématiques, accessible par son écriture et la poésie qui s’en dégage et surtout s’intègre parfaitement à toutes les bibliothèques. Une touche de romance et d’esprit de famille vient s’ajouter à la recette réussie de ce roman. Et quoi de mieux que de le publier le 1er mars, mois du printemps ? Le précédent volume aussi a bénéficié d’une sortie saisonnière puisqu’il était paru le 1er décembre, début de l’hiver, la saison du récit. Si l’on suit cette logique, il ne serait pas étonnant de retrouver la plume de Djenny Bergiers au tout début de l’été pour un troisième ouvrage.