Une nouvelle convention de coopération pour le cinéma et l’image animée
L’année 2020 a marqué une étape dans les politiques de soutien au cinéma et à l’audiovisuel en Nouvelle-Aquitaine avec la signature d’une nouvelle convention de coopération pour le cinéma et l’image animée.
Un cadre contractuel
Comme dans l’ensemble des régions françaises, les politiques publiques de soutien au cinéma et à l’audiovisuel en Nouvelle-Aquitaine font l’objet d’un cadre contractuel qui réunit tous les acteurs institutionnels concernés, État comme collectivités territoriales. En Nouvelle-Aquitaine, ce sont six Départements qui, aux côtés de la Région, sont engagés dans une politique pérenne et diversifiée de soutien : la Charente, la Charente-Maritime, la Dordogne, la Gironde, les Landes et le Lot-et-Garonne. Cet engagement infrarégional est unique en France. Cette spécificité néo-aquitaine favorise une couverture optimale du territoire et des engagements financiers très élevés, les plus importants hors Île-de-France. En ajoutant les participations du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) et du ministère de la Culture par l’intermédiaire des directions régionales des affaires culturelles (Drac), le total des engagements atteint, pour l’année 2020, vingt-trois millions d’euros.
Le CNC, en tant qu’établissement public pilote des dispositifs nationaux de soutien à la filière, joue un rôle moteur dans cette politique contractuelle. C’est d’ailleurs à son initiative que s’est construite cette politique partenariale à partir des années 1990. Le CNC abonde à hauteur d’un euro pour trois euros des collectivités les aides à la création et à la production accordées par les collectivités sous réserve du respect par ces dernières de la sélectivité artistique et de montants planchers. La Drac, quant à elle, intervient plus spécifiquement sur les enjeux de l’éducation aux images.
Les conventions sont renouvelées tous les trois ans pour toutes les régions. La nouvelle convention, démarrée en 2020, couvrira donc aussi 2021 et 2022.
Un document à vocation transversale pour la filière
La convention est organisée autour de quatre thématiques qui identifient les différents enjeux de la filière :
– Création et production (titre I de la convention) : aides à la création et à la production, contrats d’objectifs et de moyens avec les chaînes locales de télévision, accueils de tournage, résidences, accompagnement de la filière (formation, émergence).
– Diffusion, éducation artistique et développement des publics (titre II de la convention) : éducation aux images (EAI), festivals, diffusion des films soutenus. Une nouveauté importante dans ce titre : c’est désormais un seul pôle régional d’éducation aux images (PREAI) Nouvelle-Aquitaine. Appuyé par un nouveau site Internet, ce pôle ressource est au service des acteurs de l’EAI pour les mettre en relation, les informer et les former. Le PREAI réunit la Fédération des maisons des jeunes et de la culture de Nouvelle-Aquitaine, Les Yeux Verts et ALCA.
– Exploitation (titre III de la convention) : soutien au fonctionnement ou à l’investissement des salles de cinéma, médiateurs, soutien aux réseaux.
– Patrimoine (titre IV de la convention) : collecte, conservation et numérisation du patrimoine cinématographique régional. Une mission de coordination des initiatives en la matière est confiée à la Cinémathèque de Nouvelle-Aquitaine. Par ailleurs, celle-ci se voit confier pour la première fois la mission de dépôt et de conservation des œuvres soutenues par la Région.
Une nouvelle place pour ALCA
ALCA a pris une place plus significative dans cette nouvelle convention. Elle pilote désormais l’instruction du fonds de soutien dans sa totalité pour tous les partenaires.
Les actions de l’agence en direction des professionnels infusent tous les titres de la convention : de l’accompagnement des auteurs – dès l’amorce de la création – par le Bureau des auteurs et des projets, aux actions de rencontres avec les publics autour des films soutenus. ALCA est également positionnée comme une tête de réseau pour les acteurs de la filière : réseau des bureaux d’accueil de tournage, des résidences, coordination du PREAI.
La prise en compte de la crise sanitaire
La filière, en Nouvelle-Aquitaine comme ailleurs, a été bousculée par la crise du Covid-19. Le préambule pose les conséquences de cette crise et liste les dispositifs d’urgence mis en place par la Région pour aider les acteurs de la filière à faire face aux profondes difficultés qu’ils ont rencontrées : aide « Projets d’après » pour les auteurs régionaux, augmentation des crédits de l’aide au programme d’activité des entreprises de production, aide exceptionnelle équivalant à 50 % de la prime art et essai du CNC allouée à toutes les salles classées art et essai quel que soit leur statut juridique, plan d’urgence pour les entreprises et les associations.
Certains de ces dispositifs qui ont vocation à amortir les effets de la crise ne seront probablement pas reconduits pendant toute la durée de la convention.
Reste que le glissement d’une crise conjoncturelle (ralentissement de la production, fermeture administrative des salles) à une crise qui pourrait devenir plus profonde (encombrement des sorties en salle, difficultés dans le financement des longs métrages, basculement des spectateurs vers les plateformes) va sûrement nécessiter de repenser de nombreux aspects des politiques régionales et départementales de soutien à la filière. Et donc probablement de prévoir des avenants à la convention dans les années à venir.