Florian Ferrier : "Puisque tout a déjà été écrit, il faut s’efforcer de ne pas répéter"
ALCA organise De livre en livre, un prix littéraire francophone destiné aux lycéennes, lycéens et jeunes en formation des établissements scolaires publics ou privés sous contrat de Nouvelle-Aquitaine, dont la révélation a lieu le 24 mai 2022 au Liburnia, à Libourne (33). Rencontre avec Florian Ferrier, auteur en lice avec Déjà, l'air fraîchit, publié aux éditions Plon.
"Les mots sont comme des rayons X ; si l’on s’en sert convenablement, ils transpercent n’importe quoi" (Aldous Huxley). Quel est votre mot préféré ?
Florian Ferrier : "Dystopie". J’aime le mot autant que la mise en garde qu’il contient. J’ai d’ailleurs placé une autre citation de Huxley dans un précédent roman : "Comment savoir si la Terre n’est pas l’Enfer d’une autre planète ?" On ne peut pas mieux le formuler.
"Il est évident que le poète écrit sous le coup de l’inspiration, mais il y a des gens à qui les coups ne font rien" (Boris Vian). Qu’est-ce qui vous aide à penser et à écrire ?
F.F. : Toutes sortes de choses, selon le stade d’écriture où je me trouve. La musique m’aide parfois. Changer d’air, parce que ça s’apparente à un changement de perspective, ou au contraire : m’enfermer. Enfin, la lecture m’inspire. Puisque tout a déjà été écrit, il faut s’efforcer de ne pas répéter, chercher un angle aussi inédit que possible.
"Une heure de lecture est le remède souverain aux dégoûts de la vie" (Montesquieu). Quels sont vos livres de chevet, ceux qui accompagnent votre vie ?
F.F. : Je n’ai pas de livre préféré, de classement de ceci ou cela. Il y a des auteurs que j’apprécie, sans pour autant aimer chacun de leurs livres. C’est surtout une question de période. En ce moment, c’est plutôt Isaac Singer et David Vann qui ne quittent pas ma table de nuit. Et, je l’avoue, une admiration sincère pour Donna Tartt.
"Sur les étagères des bibliothèques, je vis un monde surgir de l’horizon" (Jack London). Quelle place accordez-vous à la lecture ?
F.F. : Une grande place, je lis beaucoup, de plus en plus. Un peu de tout, surtout des romans, des biographies. Sauf en période de documentation où je peux lire quantité de textes ou archives moins divertissantes.
"Les métiers sans ennuis sont les métiers qu’on ne fait pas" (Alain). Quel est le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
F.F. : Je suis rétif à toute relation de travail basée sur l’autorité. Ça élimine beaucoup de possibilités.
"Une œuvre d’art est un coin de la création vue à travers un tempérament" (Émile Zola). Quelle œuvre auriez-vous aimé réaliser ?
F.F. : Compositeur. C’est quelque chose qui me fascine. Cela semble venir d’un autre monde que l’on puisse composer une symphonie, cette capacité de faire jouer tout un orchestre dans sa tête. Extraterrestre.
"Je ne crois pas à l’au-delà mais j’emmènerai quand même des sous-vêtements de rechange" (Woody Allen). Et vous, qu’emmèneriez-vous ?
F.F. : Des livres et des amandes grillées, on ne sait jamais…
"L’avenir n’est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons faire" (Henri Bergson). Comment l’adolescent que vous étiez imaginait son avenir ?
F.F. : Je ne l’imaginais pas. Et c’est encore aujourd’hui quelque chose de flou pour moi. Une chose est sûre, j’ai toujours dessiné, puis écrit. Le texte a mis plus de temps à se réaliser. Au moment où j’écris ces lignes, je ne sais pas ce que je ferai l’année prochaine. L’avenir, c’est peut-être la surprise.