La double réalité de Santiago Loza
Accueilli du 24 juillet au 9 août à la Prévôté, à Bordeaux, dans le cadre des résidences internationales d’écriture cinéma portées par ALCA, le réalisateur argentin Santiago Loza a travaillé le scénario de son projet de film I’ll see you tomorrow.
Pouvez-vous présenter votre projet de long métrage en cours d’écriture ?
Santiago Loza : Le film est à l'état embryonnaire : je suis en train de développer le scénario. Il s'agit d'une réalisatrice de documentaires, en crise avec son métier et dans son couple. Elle décide de faire un voyage, pour le travail mais aussi pour prendre de la distance, dans le Sud, où réside une vieille amie. Elle y rencontre une communauté indigène où la silhouette d'une fille "chaman" la captive. Elle sent que la petite fille a des pouvoirs qui peuvent guérir sa douleur. Ce contact la conduit à faire partie de la lutte pour la récupération des terres de cette communauté. Au cours de ce processus, sa vie émotionnelle et sa vocation acquièrent une signification nouvelle et mystérieuse.
Quelles sont les relations avec vos autres films et ce projet ?
S.L. : Peut-être dans la nécessité de rendre un cinéma plus accessible, raconter une histoire avec des éléments proches du fantastique, un plan réaliste traversé par la magie. Peut-être que la relation entre mes films se situe dans une même préoccupation pour les émotions fondamentales, le chagrin et l'amour, l'émerveillement et la nostalgie.
Comment s'est déroulée pour vous l'expérience de la résidence ?
S.L. : Ce sont des jours de concentration dans un espace optimal. Loin de l'agitation de mes autres activités. La vie quotidienne en Argentine est un peu compliquée. Être dans cette ville si belle, dans un environnement agréable, encourage un autre type de réflexion loin de l’urgence. Penser à un projet dans le calme, depuis mes débuts, ne m’arrive généralement pas. J'ai une profonde gratitude d'avoir été sélectionné.
Santiago Loza : Le film est à l'état embryonnaire : je suis en train de développer le scénario. Il s'agit d'une réalisatrice de documentaires, en crise avec son métier et dans son couple. Elle décide de faire un voyage, pour le travail mais aussi pour prendre de la distance, dans le Sud, où réside une vieille amie. Elle y rencontre une communauté indigène où la silhouette d'une fille "chaman" la captive. Elle sent que la petite fille a des pouvoirs qui peuvent guérir sa douleur. Ce contact la conduit à faire partie de la lutte pour la récupération des terres de cette communauté. Au cours de ce processus, sa vie émotionnelle et sa vocation acquièrent une signification nouvelle et mystérieuse.
Quelles sont les relations avec vos autres films et ce projet ?
S.L. : Peut-être dans la nécessité de rendre un cinéma plus accessible, raconter une histoire avec des éléments proches du fantastique, un plan réaliste traversé par la magie. Peut-être que la relation entre mes films se situe dans une même préoccupation pour les émotions fondamentales, le chagrin et l'amour, l'émerveillement et la nostalgie.
Comment s'est déroulée pour vous l'expérience de la résidence ?
S.L. : Ce sont des jours de concentration dans un espace optimal. Loin de l'agitation de mes autres activités. La vie quotidienne en Argentine est un peu compliquée. Être dans cette ville si belle, dans un environnement agréable, encourage un autre type de réflexion loin de l’urgence. Penser à un projet dans le calme, depuis mes débuts, ne m’arrive généralement pas. J'ai une profonde gratitude d'avoir été sélectionné.
"ALCA offre un espace pour le développement du cinéma et de l'écriture dans la région en créant des ponts, des possibilités, à un moment où il est difficile de soutenir un projet."
Comment s'est déroulée votre sélection à la résidence ?
S.L. : La résidence était disponible pour les participants de quelques festivals, dont celui de Biarritz dans lequel j'avais été sélectionné pour présenter mon film en compétition en 2018. Je voulais écrire ce projet et je ne pouvais pas dégager de temps dans mes horaires de travail. Cette résidence était donc une belle opportunité.
Quel est l’intérêt du travail réalisé par ALCA ?
S.L. : ALCA offre un espace pour le développement du cinéma et de l'écriture dans la région en créant des ponts, des possibilités, à un moment où il est difficile de soutenir un projet. La gentillesse et l'enthousiasme de Noémie Benayoun et de toute l'équipe donne un coup de pouce particulier au futur film.
Avez-vous l'habitude d'être si loin de l'Argentine pour écrire vos films ?
S.L. : J'étais à la Résidence du festival de Cannes pour mon deuxième film. Et pour un autre film, j’étais au C.E.C.I du Moulin d’Ande. J'ai ainsi été plusieurs fois accueilli en France, pays généreux avec mon travail. Ici aussi, j'ai des amis, des gens que j'aime beaucoup. J'aime revenir, je me sens à l'aise et respecté.
Pensez-vous que la ville de Bordeaux et sa région peuvent avoir une influence sur le processus créatif de votre projet ?
S.L. : Je vis ces jours-ci dans une sorte de double réalité. Le film se passe en Argentine, dans une région isolée de Patagonie, mais je me promène dans Bordeaux. La ville est tellement cosmopolite et, en même temps accessible à pied. D'une certaine manière, peut-être, cette gentillesse s'infiltre dans le projet. J'ai vu les enfants jouer dans le miroir d'eau, profitant de cet espace de rêve. Dans mon film, l'enfance a un poids fondamental dont je peux peut-être prendre conscience en étant ici. D'une manière ou d'une autre, ce que l'on vit dans la vie quotidienne a un impact sur ce que nous faisons, peut-être pas directement, mais cela crée un ton, une atmosphère.
S.L. : La résidence était disponible pour les participants de quelques festivals, dont celui de Biarritz dans lequel j'avais été sélectionné pour présenter mon film en compétition en 2018. Je voulais écrire ce projet et je ne pouvais pas dégager de temps dans mes horaires de travail. Cette résidence était donc une belle opportunité.
Quel est l’intérêt du travail réalisé par ALCA ?
S.L. : ALCA offre un espace pour le développement du cinéma et de l'écriture dans la région en créant des ponts, des possibilités, à un moment où il est difficile de soutenir un projet. La gentillesse et l'enthousiasme de Noémie Benayoun et de toute l'équipe donne un coup de pouce particulier au futur film.
Avez-vous l'habitude d'être si loin de l'Argentine pour écrire vos films ?
S.L. : J'étais à la Résidence du festival de Cannes pour mon deuxième film. Et pour un autre film, j’étais au C.E.C.I du Moulin d’Ande. J'ai ainsi été plusieurs fois accueilli en France, pays généreux avec mon travail. Ici aussi, j'ai des amis, des gens que j'aime beaucoup. J'aime revenir, je me sens à l'aise et respecté.
Pensez-vous que la ville de Bordeaux et sa région peuvent avoir une influence sur le processus créatif de votre projet ?
S.L. : Je vis ces jours-ci dans une sorte de double réalité. Le film se passe en Argentine, dans une région isolée de Patagonie, mais je me promène dans Bordeaux. La ville est tellement cosmopolite et, en même temps accessible à pied. D'une certaine manière, peut-être, cette gentillesse s'infiltre dans le projet. J'ai vu les enfants jouer dans le miroir d'eau, profitant de cet espace de rêve. Dans mon film, l'enfance a un poids fondamental dont je peux peut-être prendre conscience en étant ici. D'une manière ou d'une autre, ce que l'on vit dans la vie quotidienne a un impact sur ce que nous faisons, peut-être pas directement, mais cela crée un ton, une atmosphère.
"Dans le scénario du film, la littérature est reportée : seul compte le film qui suivra l’écriture."
Pouvez-vous parler de votre intérêt également pour la dramaturgie théâtrale et littéraire ?
S.L. : Je pense que ce sont des écritures qui se complètent et m'offrent différentes façons de m'exprimer. Le théâtre est aussi la possibilité de réaliser des projets pendant que j'attends de faire un film. En outre, un autre type d'écriture apparaît : dans des pièces de théâtre ou des romans courts, l'écriture peut avoir un travail plus grand ou plus délicat avec le mot. Dans le scénario du film, la littérature est reportée : seul compte le film qui suivra l’écriture. Je suis dispersé et curieux et j'ai besoin à la fois de plusieurs champs d'action.
Comment s'est passée votre participation au festival de Biarritz 2018 ?
S.L. : Très agréable. L'accueil était chaleureux. C’est un festival très cinéphile, très intéressant. La rencontre avec le public était très bonne. J'ai eu des échanges avec des écoles et des groupes d'enfants : c'était une belle expérience de découvrir leurs regards sans préjugés qu'ils avaient sur le film.
S.L. : Je pense que ce sont des écritures qui se complètent et m'offrent différentes façons de m'exprimer. Le théâtre est aussi la possibilité de réaliser des projets pendant que j'attends de faire un film. En outre, un autre type d'écriture apparaît : dans des pièces de théâtre ou des romans courts, l'écriture peut avoir un travail plus grand ou plus délicat avec le mot. Dans le scénario du film, la littérature est reportée : seul compte le film qui suivra l’écriture. Je suis dispersé et curieux et j'ai besoin à la fois de plusieurs champs d'action.
Comment s'est passée votre participation au festival de Biarritz 2018 ?
S.L. : Très agréable. L'accueil était chaleureux. C’est un festival très cinéphile, très intéressant. La rencontre avec le public était très bonne. J'ai eu des échanges avec des écoles et des groupes d'enfants : c'était une belle expérience de découvrir leurs regards sans préjugés qu'ils avaient sur le film.
Diplômé en histoire et en anthropologie, critique de cinéma pour des revues et des sites Internet dont un blog personnel sur Mediapart, correspondant en France de la revue espagnole LatAm Cinema dédiée à l'actualité de l’industrie cinématographique en Amérique latine, collaborateur de festivals, rédacteur pour le site Benshi dédié au cinéma jeune public.
(Photo : Esteban Chinchilla)
(Photo : Esteban Chinchilla)