"La mort n’existe pas", un poème animé sur le prix de l’engagement


Dès les premières images, La mort n’existe pas enveloppe le spectateur dans un univers visuel porté par une explosion de couleurs et de jeux de lumières. Le vert domine, omniprésent comme une forêt vivante et mouvante. Des éclats blancs et dorés viennent éclairer la pénombre des teintes olivâtres, le rouge sang prend aussi une grande place, donnant au film de Félix Dufour-Laperrière une atmosphère mystique, où chaque plan semble osciller entre rêve et réalité.
Au cœur du récit, il y a Hélène. Une jeune femme prise dans un dilemme impossible : aller jusqu’au bout d’un attentat contre la représentation du capitalisme, trahir ou non ses alliés et ses convictions, choisir la révolte ou la fuite. Le film se construit autour de cette question : quels choix sommes-nous prêts à faire, et surtout, à assumer ? Ce fil rouge se déploie à travers des visions, des symboles et des rencontres qui jalonnent le chemin d’Hélène.
Dans cette forêt, à la fois théâtre de ses visions autant que décor réel, Hélène affronte les fantômes de son passé. Elle croise une amie disparue dans l’attaque, figure hantée qui lui propose une seconde chance. Elle rencontre aussi son enfant intérieur, rappel de ce qu’elle a été avant les plaies, avant les balles, avant le chaos. Le spectateur suit cette quête intime où la frontière entre rêve et réalité se brouille, et où chaque apparition devient une énigme à déchiffrer.
L’univers visuel du film appuie ce parcours initiatique. La chair, la viande crue, les plaies béantes : autant d’images qui ramènent au prix à payer pour tout engagement, au sang versé et aux cicatrices laissées derrière soi. Mais face à cette brutalité, le film insuffle aussi des visions d’une grande poésie : un colibri, un mouton ou un loup, une vague qui emporte tout, des lianes qui ressemblent à des veines. Ces symboles ouvrent des pistes multiples de lecture. Être prédateur ou proie ? Choisir la loyauté ou la trahison ? Se laisser submerger ou aller au bout des choses ?
La mort n’existe pas, c’est une expérience sensorielle et existentielle. Chaque choix fait naître une conséquence, chaque perte laisse une trace, mais toujours demeure la possibilité d’un recommencement. Même si l’on abandonne des choses, même si l’on perd des êtres chers, reste la conviction que la vie continue, transformée.
Félix Dufour-Laperrière livre ici une œuvre viscérale et lyrique. En mêlant la violence brute de la révolte et la douceur des symboles, il compose un récit sur le courage de choisir.
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La Mort n'existe pas, de Félix Dufour-Laperrière
En salles le 1er octobre 2025.
Soutien au développement et à la production de la Région Nouvelle-Aquitaine, en partenariat avec le CNC et accompagné par ALCA.