Les éditions Hervé Chopin, de l’Outre-mer à la Nouvelle-Aquitaine
En 2019, les éditions Hervé Chopin ont fêté leurs 25 ans d'existence, à Bordeaux, où elles sont installées depuis 2017. Rencontre avec leur créateur éponyme, qui défend un “éclectisme volontaire”.
Les éditions Hervé Chopin, c'est une histoire de famille, de défi et de rencontres. La première page s'ouvre en 1993, quand Hervé Chopin, fraîchement diplômé d'une école de commerce parisienne, rejoint sa sœur, Anne, graphiste et photographe, aux Antilles où elle vient de s'installer. Là, c'est le déclic. “Il y avait un créneau à prendre, peu de beaux livres, et on a eu envie de se lancer”, se rappelle Hervé Chopin. La maison voit officiellement le jour à Paris en 1994. Très vite, plusieurs ouvrages, tous en lien avec l'Outre-mer, voient le jour. Parmi lesquels Martinique d'Antan et Guadeloupe d'Antan, qui rencontrent un beau succès. “Aujourd'hui, ces deux livres atteignent respectivement les 17 000 et 12 000 exemplaires vendus ; c'est un bon score.” Les rencontres se multiplient, Patrick Chamoiseau, Gisèle Pineau, le catalogue s’étoffe et les éditions publient même un inédit d’Aimé Césaire. Aujourd’hui, le catalogue “Terres d’Outre-Mer” compte une centaine de titres. Ce sera la première strate d'une longue évolution éditoriale.
Car, très vite, Hervé Chopin pense à diversifier ses publications. “Je n’ai jamais eu de ligne vraiment figée”, souligne l’éditeur, “la thématique “Outre-mer” est née d'un coup de cœur, je fonctionne comme ça, aux sentiments et aux rencontres”. Celle qu'il fait en 2002 sera décisive : il fait la connaissance d'Isabelle Rauch, éditrice elle aussi dans une maison avec laquelle il collabore. Le courant passe vite et Isabelle devient très vite madame Chopin... Et la directrice éditoriale des éditions HC. Son arrivée dans la maison d'édition signe le début d'une nouvelle politique éditoriale : ils décident ensemble de décliner la collection “Images d’antan” à toutes les plus grandes villes de France. En 2004, la parution de Marseille d'Antan, écrit par Isabelle avec sa sœur marque un tournant éditorial. “Ma femme est Marseillaise et sa sœur, qui est historienne, y exerce le métier de guide touristique. Ce livre était une évidence”, note Hervé Chopin. Aujourd'hui, la collection “Images d'Antan” compte plus de 120 titres qui balaient plusieurs thématiques, de nombreux territoires et de jolies collaborations avec notamment Jacques Chancel ou Olivier de Kersauson. “L'Algérie d'Antan, Les métiers d'Antan, avec respectivement 23 000 et 15 000 exemplaires vendus, sont devenus les nouveaux best-sellers de cette collection”, indique Hervé Chopin.
Car, très vite, Hervé Chopin pense à diversifier ses publications. “Je n’ai jamais eu de ligne vraiment figée”, souligne l’éditeur, “la thématique “Outre-mer” est née d'un coup de cœur, je fonctionne comme ça, aux sentiments et aux rencontres”. Celle qu'il fait en 2002 sera décisive : il fait la connaissance d'Isabelle Rauch, éditrice elle aussi dans une maison avec laquelle il collabore. Le courant passe vite et Isabelle devient très vite madame Chopin... Et la directrice éditoriale des éditions HC. Son arrivée dans la maison d'édition signe le début d'une nouvelle politique éditoriale : ils décident ensemble de décliner la collection “Images d’antan” à toutes les plus grandes villes de France. En 2004, la parution de Marseille d'Antan, écrit par Isabelle avec sa sœur marque un tournant éditorial. “Ma femme est Marseillaise et sa sœur, qui est historienne, y exerce le métier de guide touristique. Ce livre était une évidence”, note Hervé Chopin. Aujourd'hui, la collection “Images d'Antan” compte plus de 120 titres qui balaient plusieurs thématiques, de nombreux territoires et de jolies collaborations avec notamment Jacques Chancel ou Olivier de Kersauson. “L'Algérie d'Antan, Les métiers d'Antan, avec respectivement 23 000 et 15 000 exemplaires vendus, sont devenus les nouveaux best-sellers de cette collection”, indique Hervé Chopin.
"Nous publions une dizaine de titres de littérature par an, avec vraiment la volonté d'accompagner chacun de nos livres et de nos auteurs."
En 2008, le couple décide, cette fois, d'investir un nouveau champ éditorial et se lance dans la publication de livres d'art. Les premiers titres sont consacrés à Henri Guédon, Wifredo Lam, la photographe Liliroze, ou encore le designer Maurizio Galante. Plus récemment, ils publient le premier ouvrage sur Château Cheval Blanc : “C'est une vraie fierté”, reconnaît Hervé Chopin.
En 2010, Hervé et Isabelle Chopin franchissent un nouveau pas. “Ça faisait très longtemps que nous en avions envie, alors nous nous sommes jetés à l'eau et nous avons publié nos premiers titres de littérature, avec d'abord des romans historiques puis des polars et enfin de la littérature blanche.” Une ouverture éditoriale qui les fait passer de maison spécialisée “beaux-livres” à généraliste. “C'est plutôt rare pour une petite maison indépendante, mais c'est notre credo, nous défendons vraiment un éclectisme volontaire”. Dans le même temps, ils tentent une incursion dans le secteur jeunesse. “Les livres jeunesse, avec nos albums de Lapingouin, n’ont pas trouvé leur place. Nous avons arrêté, mais nous avons quand même réussi à vendre les droits de nos albums en Chine”, reconnaît Hervé Chopin. “C’est le roman qui nous a vraiment propulsés : nous avons vendu 500 000 exemplaires (grand format et poche) de La Formule de Dieu de J.R. Dos Santos, un livre à la croisée du roman historique et du thriller scientifique. Aujourd’hui nous publions une dizaine de titres par an, avec vraiment la volonté d'accompagner chacun de nos livres et de nos auteurs. Presque tous sont repris en format poche.” La maison publie Michel Moatti, Paul Colize, Jean Contrucci, Andrea de Carlo, Marco Magini, Francesco Fioretti, Jodi Taylor… un certain équilibre entre auteurs français et étrangers.
En 2010, Hervé et Isabelle Chopin franchissent un nouveau pas. “Ça faisait très longtemps que nous en avions envie, alors nous nous sommes jetés à l'eau et nous avons publié nos premiers titres de littérature, avec d'abord des romans historiques puis des polars et enfin de la littérature blanche.” Une ouverture éditoriale qui les fait passer de maison spécialisée “beaux-livres” à généraliste. “C'est plutôt rare pour une petite maison indépendante, mais c'est notre credo, nous défendons vraiment un éclectisme volontaire”. Dans le même temps, ils tentent une incursion dans le secteur jeunesse. “Les livres jeunesse, avec nos albums de Lapingouin, n’ont pas trouvé leur place. Nous avons arrêté, mais nous avons quand même réussi à vendre les droits de nos albums en Chine”, reconnaît Hervé Chopin. “C’est le roman qui nous a vraiment propulsés : nous avons vendu 500 000 exemplaires (grand format et poche) de La Formule de Dieu de J.R. Dos Santos, un livre à la croisée du roman historique et du thriller scientifique. Aujourd’hui nous publions une dizaine de titres par an, avec vraiment la volonté d'accompagner chacun de nos livres et de nos auteurs. Presque tous sont repris en format poche.” La maison publie Michel Moatti, Paul Colize, Jean Contrucci, Andrea de Carlo, Marco Magini, Francesco Fioretti, Jodi Taylor… un certain équilibre entre auteurs français et étrangers.
"À l’occasion de son implantation en Nouvelle-Aquitaine, il a lancé une collection sur le patrimoine dont le premier titre, Monuments Historiques de Charente, paraîtra le 14 novembre."
Après ces différents épisodes d'évolution et d'élargissement de leur ligne éditoriale, Isabelle et Hervé Chopin décident, en 2017, d'opérer cette fois un changement de décor : le couple quitte Paris pour s'installer à Bordeaux. Un choix personnel et familial rendu possible par la présence de la LGV. “Nous avions un peu peur de nous éloigner de Paris, mais en fait tout s'est très bien passé et puis, ici, c'est plus facile de tisser des relations de proximité avec les autres acteurs du livre, que ce soit les libraires ou les éditeurs. Contrairement à Paris, nous ne sommes pas noyés parmi des grands groupes, c'est précieux”, ajoute Hervé Chopin. C'est à Bordeaux que le couple fait d'ailleurs le choix de rebaptiser les éditions HC en Éditions Hervé Chopin : “On me disait souvent que HC, ce n'était pas très clair, que ça faisait penser à Harper et Collins ou Hors Collection, bref on nous identifiait mal.”
Aujourd'hui, ”la petite maison d'édition indépendante et généraliste”, à la 86e place du classement Livres Hebdo, affiche des résultats très honorables : 1,56 million d’euros de chiffre d'affaires, 30 à 35 livres publiés par an, six salariés. Quant aux projets, le couple Chopin n'en manque pas. À l’occasion de son implantation en Nouvelle-Aquitaine, il a lancé une collection sur le patrimoine dont le premier titre, Monuments Historiques de Charente, paraîtra le 14 novembre. Un livre qui augure d'autres parutions centrées sur la région. “Nous aimerions développer une collection de beaux-livres dédiés à l'art, la culture et le patrimoine néo-aquitain.”
Aujourd'hui, ”la petite maison d'édition indépendante et généraliste”, à la 86e place du classement Livres Hebdo, affiche des résultats très honorables : 1,56 million d’euros de chiffre d'affaires, 30 à 35 livres publiés par an, six salariés. Quant aux projets, le couple Chopin n'en manque pas. À l’occasion de son implantation en Nouvelle-Aquitaine, il a lancé une collection sur le patrimoine dont le premier titre, Monuments Historiques de Charente, paraîtra le 14 novembre. Un livre qui augure d'autres parutions centrées sur la région. “Nous aimerions développer une collection de beaux-livres dédiés à l'art, la culture et le patrimoine néo-aquitain.”