Richard Ste-Marie, un homme-orchestre ?
Accueilli au printemps en résidence de création à la Prévôté, à Bordeaux, l'auteur québecois Richard Ste-Marie a travaillé l'écriture de son septième roman et a pu échanger avec Jóan Tauveron, accueilli dans le même temps à la Maison de la littérature de Québec, dans le cadre des résidences croisées entre la Nouvelle-Aquitaine et le Québec.
L’été déjà s’annonce dans une de ces lumières de printemps qui, par les bords de Garonne, ruisselle sur les pierres jaunes de Bordeaux. Je gare ma voiture entre deux bâches de travaux, juste à côté de la rue de Cursol. Temps de travaux. Nous marchons du côté de Saint-Michel, ce quartier extra-muros de l’ancienne ville forte, du temps où la douve de protection passait par l’actuel cours Victor Hugo (à l’angle de la rue Leyteire, une inscription dans le mur rappelle encore cela, "fossez de l’hôtel de ville"). Là s’élevait autrefois les monastères et les couvents, un endroit de la cité où les émigrations successives, espagnoles et maghrébines, ont laissé cette ambiance particulière, une sorte des "ailleurs ici". Nous arrivons à la résidence de la Prévôté car la sagesse d’ALCA a conservé le nom bien que le lieu ait changé.
Sonnerie. Richard Ste-Marie passe la tête à la fenêtre et descend nous ouvrir. Naïvement, je trouve qu’il ressemble à ses photographies : la tête un peu ronde, le cheveu en bataille, un grand sourire. Et puis aussi une chemisette blanche à motifs, une main qui parle, soulignée par une bague au chaton de saphir. Une élégance ronde, souriante. Bienveillante. Nous montons à l’étage où est l’appartement d’ALCZ. Sa compagne est là. Nous nous installons à la table du salon. Vous voulez du thé ? Oui, volontiers. C’est un amateur. L’année dernière, il est allé avec sa fille à Darjeeling. On se tutoie ? Vous savez, au Canada, on voussoie rarement. Va pour le tutoiement. Je lui demande l’autorisation d’enregistrer la conversation.
Sonnerie. Richard Ste-Marie passe la tête à la fenêtre et descend nous ouvrir. Naïvement, je trouve qu’il ressemble à ses photographies : la tête un peu ronde, le cheveu en bataille, un grand sourire. Et puis aussi une chemisette blanche à motifs, une main qui parle, soulignée par une bague au chaton de saphir. Une élégance ronde, souriante. Bienveillante. Nous montons à l’étage où est l’appartement d’ALCZ. Sa compagne est là. Nous nous installons à la table du salon. Vous voulez du thé ? Oui, volontiers. C’est un amateur. L’année dernière, il est allé avec sa fille à Darjeeling. On se tutoie ? Vous savez, au Canada, on voussoie rarement. Va pour le tutoiement. Je lui demande l’autorisation d’enregistrer la conversation.
Derrière mon mug, je le regarde. Nous parlons de lui. Il est compliqué de parler de l’homme et de l’œuvre sans dire un mot de son contexte, de la situation du Québec que connaissent si mal les Français, ces "quelques arpents de neige"1 perdus à la bataille des plaines d’Abraham le 13 septembre 1759 et la mort de Montcalm2. Richard Ste-Marie est né en 1945. Son histoire est celle de la modernisation de sa province : il grandit pendant la période duplessiste, marquée par ces deux grands conservatismes : le social et l’économique. L’éducation était alors abandonnée aux congrégations, son éducation primaire était assurée par les frères du Sacré-Cœur, les religieuses enseignant aux filles. Adulte, quand il a été embauché par l’université, le recteur était un évêque. C’est le temps que les Québécois appellent "la grande noirceur". Richard Ste-Marie est au petit séminaire, à quinze ans lorsque le parti libéral du Québec mené par Jean Lesage arrive au pouvoir et avec lui une vaste période de changements politiques et sociaux. Il faudra encore huit ans pour que les forces indépendantistes se regroupent sous la direction de René Lévesque et prennent le nom de Parti Québécois. Et que pense-t-il de la venue de de Gaulle en 1967 et de son célèbre discours ? Il sourit : c’est bien, c’est ce que tout le monde avait envie de dire et en même temps, c’est un "maudit Français qui nous dit ce qu’on doit faire !"…
Richard a grandi dans cette ambiance particulière où rien n’est simple. Comme plus tard dans ses romans, une histoire peut en cacher une autre. Des emboîtements. Gamin, à l’âge où les enfants de France jouent aux Cow-Boys, lui, il va jouer à dire la messe… Marque de la culture ? Il sourit. C’est un peu ça ! S’il est artiste, c’est grâce à un frère de la congrégation du Sacré-Cœur qui lui enseigne la peinture et les arts plastiques. Et puis, d’un autre côté, sa mère. Elle, en féministe convaincue qui très tôt s’implique dans les associations de contrôle des naissances, elle se bat contre les curés ! C’est elle qui va donner à Richard les conseils sur la vie et se débrouillera, lorsqu’elle reçoit des jeunes femmes, pour laisser sa porte ouverte afin qu’il puisse entendre ses conseils…
"L’année dernière, par exemple, il n’a pas lu. Oui, il écrivait."
Il apprend de la sorte la vie par la porosité étonnante de son être. Il a raconté quelques anecdotes de ses débuts d’artiste dans son dernier roman, De ton fils charmant et clarinettiste3. Un texte tressé des descriptions du quartier de son enfance. Sa mère y tient un rôle important. À partir de là, il devient boulimique de culture. De onze à quinze ans, il étudie la clarinette au conservatoire avant de faire partie d’un orchestre de jazz, puis de diverses formations musicales qui organisent des tournées au Québec et en Europe. Un de ces groupes répond au nom plaisant de Fanfafonie. De seize à vingt-deux ans, il est même réserviste de la marine militaire du Canada comme musicien. En même temps, il est plasticien, à vingt-quatre ans, il obtient un diplôme de l’école des beaux-arts de Québec et commence à enseigner à l’école des arts visuels de l’université de Laval. Il continuera jusqu’à sa retraite, à cinquante-cinq ans. Il anime ensuite des émissions de radio et se consacre à l’écriture de romans policiers… C’est donc un "artiste pluriel" qui devient auteur de polars !
Tiens, d’ailleurs, d’où vient son art d’écrivain ? Richard sourit. Il a écrit bien d’autres choses avant de se lancer dans les polars. Des livres d’artiste, des méthodes, des réflexions sur l’art. Une dizaine de livres. Des articles. Et les polars. Ah… C’est sans doute par goût de raconter des histoires. La lecture… Il a commencé à lire d’autres choses que des romans policiers… Bien-sûr, les "trucs qu’on lit à l’école" et puis après à 30 ans, Romain Gary… Euh... Pourquoi Romain Gary ? Il ne sait pas… Ça lui est tombé dans les mains… Et alors, quoi de Gary ? Il sourit. Tout. L’homme est gourmand… Mais si tard ? Oui, si tard, jusqu’à 25 ans, il n’était pas lecteur, parce qu’il était un artiste visuel et que la littérature… Ce n’est que de la littérature ! Et même après 25 ans "il était des grands bouts qu’il ne lisait pas beaucoup". L’année dernière, par exemple, il n’a pas lu. Oui, il écrivait. D’ailleurs ses vraies références littéraires ne sont pas dans les romans policiers4, même si, maintenant, il "lit la concurrence". Actuellement, il lit le dernier traduit en français de Roger Jon Ellory5, ce roman où à la centième page il n’y a pas encore eu de meurtre ! Ce qui lui plait, quand il lit, comme quand il écrit, c’est une ambiance. Il aime "quand on voit le pays en même temps" comme dans la littérature de James Lee Burke, cet auteur qui parle de la Louisiane : "on sent la mousse sur les arbres"6. La recherche de la solution de l’énigme est subordonnée à l’ambiance : il "voit" une ambiance et sait même le temps qu’il fait, les personnages… pas encore les visages. Il n’est pas de ces auteurs qui "inventent" l’histoire et, après avoir posé l’histoire, inventent les personnages et les décrivent… Pour lui, ces auteurs sont des "ingénieurs" du récit. Lui, Richard, il ne fait jamais de plan, jamais, jamais, jamais : et même, il écrit pour "connaître l’histoire". Plusieurs de ses livres ont commencé avec une histoire très courte, qui se raconte en deux pages. Par exemple, ce roman construit à partir d’une bien étrange anecdote : un ami persuadé d’avoir un frère, caché par l’histoire familiale, un bébé mort gelé dans une pièce laissée ouverte par moins 30 dans les années 50. À partir de ce récit, il écrit Repentir(s)7, cette histoire d’un double meurtre commis dans la Galerie des arts visuels… Il nourrit alors son roman de son expérience de professeur d’art : il va placer le décor et l’intrigue principale, les anecdotes, les couleurs dans ce milieu qu’il connait si bien. Dans son projet d’écriture, renouvelé de roman en roman, la narration est plus importante que les dialogues. Et puis, les digressions que certains lui reprochent n’en sont pas pour ce "raconteur d’histoires". Il sourit : ses amis lui disent "tu es un menteur". Oui, lui il trouve que les auteurs sont des menteurs et des voleurs. Lui, il "pique des situations, il pique des phrases." Il s’amuse à dire que dans ses romans, "si on enlève ce qui est vrai, il ne reste pas grand-chose". Plus il avance dans son métier d’écrivain, moins il y a de choses inventées. Quand il lui arrive quelque chose, il se met à le raconter, à "le raconter à lui-même" comme le dit Rosa Montero dans son livre La folle du logis8. La référence l’amuse ! Il lui trouve une familiarité. Une proximité. Lui, dans une de ses nouvelles où intervient un tueur à gage très littéraire, il dit joliment que l’imagination c’est la folle du logis et que l’écriture c’est la canaille qui lui tient compagnie. Il cite Lelouch : "mon fonds de commerce, c’est moi". C’est un réajustement de la réalité.
Tiens, d’ailleurs, d’où vient son art d’écrivain ? Richard sourit. Il a écrit bien d’autres choses avant de se lancer dans les polars. Des livres d’artiste, des méthodes, des réflexions sur l’art. Une dizaine de livres. Des articles. Et les polars. Ah… C’est sans doute par goût de raconter des histoires. La lecture… Il a commencé à lire d’autres choses que des romans policiers… Bien-sûr, les "trucs qu’on lit à l’école" et puis après à 30 ans, Romain Gary… Euh... Pourquoi Romain Gary ? Il ne sait pas… Ça lui est tombé dans les mains… Et alors, quoi de Gary ? Il sourit. Tout. L’homme est gourmand… Mais si tard ? Oui, si tard, jusqu’à 25 ans, il n’était pas lecteur, parce qu’il était un artiste visuel et que la littérature… Ce n’est que de la littérature ! Et même après 25 ans "il était des grands bouts qu’il ne lisait pas beaucoup". L’année dernière, par exemple, il n’a pas lu. Oui, il écrivait. D’ailleurs ses vraies références littéraires ne sont pas dans les romans policiers4, même si, maintenant, il "lit la concurrence". Actuellement, il lit le dernier traduit en français de Roger Jon Ellory5, ce roman où à la centième page il n’y a pas encore eu de meurtre ! Ce qui lui plait, quand il lit, comme quand il écrit, c’est une ambiance. Il aime "quand on voit le pays en même temps" comme dans la littérature de James Lee Burke, cet auteur qui parle de la Louisiane : "on sent la mousse sur les arbres"6. La recherche de la solution de l’énigme est subordonnée à l’ambiance : il "voit" une ambiance et sait même le temps qu’il fait, les personnages… pas encore les visages. Il n’est pas de ces auteurs qui "inventent" l’histoire et, après avoir posé l’histoire, inventent les personnages et les décrivent… Pour lui, ces auteurs sont des "ingénieurs" du récit. Lui, Richard, il ne fait jamais de plan, jamais, jamais, jamais : et même, il écrit pour "connaître l’histoire". Plusieurs de ses livres ont commencé avec une histoire très courte, qui se raconte en deux pages. Par exemple, ce roman construit à partir d’une bien étrange anecdote : un ami persuadé d’avoir un frère, caché par l’histoire familiale, un bébé mort gelé dans une pièce laissée ouverte par moins 30 dans les années 50. À partir de ce récit, il écrit Repentir(s)7, cette histoire d’un double meurtre commis dans la Galerie des arts visuels… Il nourrit alors son roman de son expérience de professeur d’art : il va placer le décor et l’intrigue principale, les anecdotes, les couleurs dans ce milieu qu’il connait si bien. Dans son projet d’écriture, renouvelé de roman en roman, la narration est plus importante que les dialogues. Et puis, les digressions que certains lui reprochent n’en sont pas pour ce "raconteur d’histoires". Il sourit : ses amis lui disent "tu es un menteur". Oui, lui il trouve que les auteurs sont des menteurs et des voleurs. Lui, il "pique des situations, il pique des phrases." Il s’amuse à dire que dans ses romans, "si on enlève ce qui est vrai, il ne reste pas grand-chose". Plus il avance dans son métier d’écrivain, moins il y a de choses inventées. Quand il lui arrive quelque chose, il se met à le raconter, à "le raconter à lui-même" comme le dit Rosa Montero dans son livre La folle du logis8. La référence l’amuse ! Il lui trouve une familiarité. Une proximité. Lui, dans une de ses nouvelles où intervient un tueur à gage très littéraire, il dit joliment que l’imagination c’est la folle du logis et que l’écriture c’est la canaille qui lui tient compagnie. Il cite Lelouch : "mon fonds de commerce, c’est moi". C’est un réajustement de la réalité.
"La phrase, avec ses rythmes à respecter, lui apparaît comme une portée avec des barres de mesure."
Et sa langue ? L’écriture est un travail pour cet autodidacte formé à d’autres arts, même si c’est de plus en plus facile. Ste-Marie est un gourmand : passer une heure sur un paragraphe, c’est un plaisir. Et puis il n’est pas seul. S’il découvre le chemin en marchant, c’est son entourage, l’aide de son entourage, qui lui permet d’avancer. Il nous confie la relation particulière qu’il entretient avec son éditeur, Jean Pettigrew. Ce dernier lui enseigne que les temps de la conjugaison peuvent produire un effet différent dans une narration. Il cite une anecdote. Son éditeur avait reçu le chapitre d’un de ses romans au présent. Il lui a proposé de le récrire au plus que parfait. L’effet était saisissant. Même chose pour la personne. Il avait déjà écrit un tiers du roman De ton fils charmant et clarinettiste à la troisième personne du singulier quand il s’est dit que « ça n’allait pas » et qu’il fallait passer à la première personne. Sur la langue proprement dite, assez vite, il dit avoir été très influencé par Tremblay9 : dans les romans de cet auteur marqué par l’écriture du théâtre, "la narration, c’est du français, dans les dialogues c’est du québécois." Et…. ce n’est pas la même langue. Les niveaux de langues apparaissent aussi… Un professeur va dire "monte dans ta voiture", un voyou lui dira plutôt "prend ton char". Et puis en québécois, il y a aussi les "sacres", les jurons. Une Française devait faire une lecture à haute voix d’un de ses romans. Il s’est rendu compte que le public riait à ces jurons. Ce n’était pas l’effet recherché. Pour la lecture suivante, il a ôté les "sacres". Quand il a repris cet extrait, il s’est rendu compte qu’il n’en avait pas besoin d’autant pour produire cet effet "québécois." Aussi, de sa phrase, il a enlevé les tics de langage, il essaye d’être économe en adjectifs et il élimine les adverbes. Quant à la scansion, son expérience d’homme de radio a été aussi importante dans son écriture, comme son expérience de musicien. La phrase, avec ses rythmes à respecter, lui apparaît comme une portée avec des barres de mesure.
Nous prenons un peu de temps pour aller visiter Bordeaux. En regardant le flot des passants côtoyer le flot de Garonne, nous allons manger chez Castan. Puis nous remontons par le decumanum pour aller voir les ruines du Palais Gallien. La géographie de la ville des Bituriges après celle de la Nouvelle-France.
Nous prenons un peu de temps pour aller visiter Bordeaux. En regardant le flot des passants côtoyer le flot de Garonne, nous allons manger chez Castan. Puis nous remontons par le decumanum pour aller voir les ruines du Palais Gallien. La géographie de la ville des Bituriges après celle de la Nouvelle-France.
*On notera l’orthographe du nom de l’auteur : depuis 1642, c’est bien Ste-Marie.
1 On connaît la citation de Voltaire dans Candide en 1758 « Vous savez que ces deux nations sont en guerre pour quelques arpents de neige vers le Canada, et qu'elles dépensent pour cette belle guerre beaucoup plus que tout le Canada ne vaut. » Ce n’est qu’une des nombreuses fois où Voltaire usera de son ironie contre les territoires français du Canada.
2 Louis-Joseph de Montcalm (1712-1759) est un Gardois. Officier d’ancien régime du régiment d’infanterie du Hainaut puis de l’Auxerrois, il participe à différentes guerres sur le sol européen avant d’être envoyé en 1756 au Canada pour y commander les troupes françaises. Il y meurt trois ans plus tard avec le grade de Lieutenant-Général, notre actuel grade de général de division. Cette histoire marque profondément l’histoire canadienne actuelle. Actuellement, sur les trois régiments d’infanterie du Canada, le 22e est composé de francophones et sa langue de travail est le français. Il paya un lourd tribut au cours des deux guerres mondiales.
3 Richard Ste-Marie, De ton fils charmant et clarinettiste, Alire, 2018
4 Interrogé sur les romans canadiens, il cite volontiers Robertson Davies (1913-1995) et surtout Mordecai Richler (1931-2001) cet auteur « mauvais envers les Canadiens français » qui s’est fait le porte-parole de la minorité anglophone du Québec.
5 Roger Jon Ellory est un auteur britannique né à Birmingham en 1964. Après le décès de sa mère et son placement dans un orphelinat où il découvre la lecture, il commence sa carrière après quelques mois de prison pour avoir volé… des poules dans un couvent. C’est un personnage généreux et fantasque qui suscite la réprobation unanime pour avoir écrit sous un pseudo des critiques sur sa propre œuvre sur Internet…
6 James Lee Burke est né à Houston au Texas et met en scène des personnages typés dans ses romans policiers « noirs ». La dernière aventure du shérif Robicheaux est traduite en 2019 chez Payot-Rivages dans leur collection de policier sous le titre Robicheaux.
7 Richard Ste-Marie, Repentir(s), Alire, 2014
8 Rosa Montero, La folle du logis [traduit par Bertille Hausberg], Métaillé, 2004. L’expression « l’imagination est la folle du logis » est attribuée (semble-t-il faussement) par Voltaire à Malebranche.
9 Michel Tremblay, auteur québécois né en 1942 à Montréal. Son style se caractérise par l’utilisation de la langue populaire. Dès la fin des années 60, son théâtre choque par sa liberté stylistique comme par sa rupture avec les canons de l’écriture dramaturgique.
Guilhem Joanjòrdi est cavalier et pratiquant d’aïkido. Pyrénéiste, amateur de thé, lecteur des troubadours et auteur de tankas, longtemps professeur en collège et en lycée d’une langue qui s’entend entre deux mers, trois montagnes et autant de nations, il sait le poids de la longue histoire, celle dans laquelle murissent les phrases que l’on cache tout autant que les mots que l’on exhibe, ces secrets que l’on oublie à force de les avoir tus.