Cultures connectées, un appel à projets pour les créations et médiations numériques
Succédant au programme Aquitaine Cultures connectées, lui-même procédant de la Banque numérique du savoir d’Aquitaine (BNSA), Cultures connectées a été lancé en 2020 dans le cadre du Contrat de plan État-Région en vue de répondre à l’évolution des pratiques et des besoins numériques des acteurs culturels. "Les nouveaux usages numériques ont favorisé l’émergence de projets hybrides avec des esthétiques variées qui ne trouvaient pas forcément de réponses dans les appels à projets existants, traditionnellement sectorisés par discipline", explique Gaëlle Gerbault, responsable du service Numérique culturel de la Région Nouvelle-Aquitaine, installé à Limoges, qui porte le programme avec les services de la Drac Nouvelle-Aquitaine.
Cultures connectées s’articule autour d’un volet d’accompagnement proposant des journées d’étude, des ressources et des mises en réseau, d’un volet de soutien financier regroupant plusieurs appels à projets, dont un éponyme, et d’un volet de valorisation consistant à communiquer sur les projets aidés. L’appel à projets vise à "développer l’appropriation du numérique par les professionnels du secteur culturel et la diversification des formes et des formats à destination des publics", avec donc deux axes : la création et la médiation. Sont concernés tous les acteurs professionnels de la culture, de toutes les filières et à travers toutes les technologies, quelle que soit la forme juridique de l’opérateur : association, collectivité territoriale, entreprise, artiste-auteur, établissement public, etc. En 2020, le montant moyen de l’accompagnement financier cumulé entre la Drac et la Région pour la centaine de projets aidés était pour chacun d’entre eux de 22 934 euros.
"L’exemple de la filière cinématographique, qui est aujourd’hui presque entièrement numérisée, nous montre que nous devons aussi soutenir les professionnels à la recherche de l’étape d’après, dans le développement, ce qui s’illustre par une amélioration qualitative des projets déposés."
"Cet appel à projets, pionnier en Nouvelle-Aquitaine, traduit le développement et la démocratisation de la création numérique", avance Yves Le Pannerer, conseiller à la Drac Nouvelle-Aquitaine pour le cinéma, l’audiovisuel et le numérique, qui travaille sur le programme depuis Bordeaux en lien avec les conseillers David Redon à Limoges et Gwenaëlle Dubost à Poitiers. "L’exemple de la filière cinématographique, qui est aujourd’hui presque entièrement numérisée, nous montre que nous devons aussi soutenir les professionnels à la recherche de l’étape d’après, dans le développement, ce qui s’illustre par une amélioration qualitative des projets déposés", poursuit-il.
Lors de la deuxième session de l’appel, en 2021, 82 candidatures ont été reçues dont 78 ont donné lieu en amont à des rendez-vous d’accompagnement. "Nous proposons un accompagnement partagé entre la Drac et la Région, surtout sur le premier temps de création ou de diffusion. Plusieurs rencontres sont parfois organisées pour un même projet ayant besoin de maturation", nous explique Franck Cabandé, chargé de mission au sein du service Numérique culturel de la Région Nouvelle-Aquitaine. Un comité pluripartite se réunit après la clôture de l’appel et choisit les lauréats. La sélection devient définitive lors du vote de la commission permanente du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, et les subventions sont ensuite versées directement aux opérateurs.
Parmi les projets aidés par Cultures connectées qui ont vu le jour, on peut citer L’Œil d’Angelo – 25° œuvre d’Angelo Plessas. Fruit d’une collaboration entre l’artiste, la conceptrice d’application mobile Maylis Doucet et La Forêt d’Art Contemporain, cet objet numérique propose à la fois une carte répertoriant l’ensemble des œuvres de La Forêt d’Art Contemporain, une seconde carte indiquant des "pépites" du territoire des Landes de Gascogne – bonnes tables, sources miraculeuses, points de vue remarquables, faune et flore spécifiques, expériences touristiques incontournables, etc. – et les trois œuvres numériques interactives conçues par l’artiste lui-même. Ce projet, qui a également été accompagné par ALCA dans le cadre d’une résidence d’écriture transmédia au Chalet Mauriac, répond aux objectifs et critères de Cultures connectées tels que la dimension novatrice de la démarche, le lien avec le territoire et ses publics, le travail avec les acteurs locaux, la pérennité technique et opérationnelle, la sobriété numérique ou encore l’utilisation de logiciels libres.
Reconduit dans le cadre du nouveau Contrat de plan État-Région, le dispositif devrait évoluer ces prochaines années avec un renforcement du lien avec le Programme de numérisation et de valorisation des contenus culturels (PNV) du ministère de la Culture. Les projets aidés devenant progressivement accessibles aux publics, à l’instar de l’œuvre-application d’Angelo Plessas, des articles, des vidéos et d’autres contenus éditoriaux web seront produits pour valoriser le travail des opérateurs accompagnés.