Maud Mayeras : "'Ça', de Stephen King, a tout déclenché"
ALCA organise De livre en livre, un prix littéraire francophone destiné aux lycéennes, lycéens et jeunes en formation des établissements scolaires publics ou privés sous contrat de Nouvelle-Aquitaine, dont la révélation a lieu le 24 mai 2022 au Liburnia, à Libourne (33). Rencontre avec Maud Mayeras, autrice en lice avec Les Monstres, publié aux éditions Anne Carrière.
"Les mots sont comme des rayons X ; si l’on s’en sert convenablement, ils transpercent n’importe quoi" (Aldous Huxley). Quel est votre mot préféré ?
Maud Mayeras : J’aime les noms étranges des espèces animales, "raton laveur", "pipistrelle", ou encore la traduction anglaise d’ornithorynque : "platypus". Et mon mot préféré… évidemment : "monstre".
"Il est évident que le poète écrit sous le coup de l’inspiration, mais il y a des gens à qui les coups ne font rien" (Boris Vian). Qu’est-ce qui vous aide à penser et à écrire ?
M.M. : Des films, des séries qui bousculent, tout ce qui dérange. Écouter de la musique, fort. Et puis silence total, fermer les yeux et essayer de ressentir ce que je vais écrire. Et bousculer à mon tour.
"Une heure de lecture est le remède souverain aux dégoûts de la vie" (Montesquieu). Quels sont vos livres de chevet, ceux qui accompagnent votre vie ?
M.M. : Ça, de Stephen King, qui a tout déclenché. L’Amant, de Marguerite Duras. Blast, de Manu Larcenet.
"Sur les étagères des bibliothèques, je vis un monde surgir de l’horizon" (Jack London). Quelle place accordez-vous à la lecture ?
M.M. : Autant qu’aux films, aux séries, à la musique, aux restaurants, à un verre de vin. La lecture rend vivant, elle éveille la curiosité et permet d’imaginer, de partager.
"Les métiers sans ennuis sont les métiers qu’on ne fait pas" (Alain). Quel est le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
M.M. : Ramasseuse de balles de golf !
"Une œuvre d’art est un coin de la création vue à travers un tempérament" (Émile Zola). Quelle œuvre auriez-vous aimé réaliser ?
M.M. : Boy, de Ron Mueck, la sculpture ultra réaliste d’un jeune garçon recroquevillé sur lui-même. Une œuvre de près de cinq mètres de haut.
"Je ne crois pas à l’au-delà mais j’emmènerai quand même des sous-vêtements de rechange" (Woody Allen). Et vous, qu’emmèneriez-vous ?
M.M. : Mon téléphone, et j’essaierais de trouver du réseau pour mentir aux vivants et leur dire que finalement, ça a l’air joli là-haut.
"L’avenir n’est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons faire" (Henri Bergson). Comment l’adolescente que vous étiez imaginait son avenir ?
M.M. : Je voulais écrire, ne pas avoir de règles ni de routine. Mais, franchit-on vraiment le cap de l’adolescence ? Ou fait-on un jour semblant d’être adulte pour prendre des décisions seul ?