Samantha Bailly pour une meilleure proximité entre auteurs et bibliothèques
Présente à la journée interprofessionnelle sur l’accueil des auteurs en bibliothèque qu’organise ALCA à La Réole ce jeudi 14 juin, Samantha Bailly défend un renforcement de la proximité entre auteurs et bibliothèques. La présidente de la Charte des auteurs et des illustrateurs jeunesse revient aussi sur le contexte national fort qui touche le statut des auteurs.
Vous participez ce jeudi à une table ronde sur l’accueil des auteurs en bibliothèque. Comment, selon vous, réussit-on cet accueil ?
Samantha Bailly : La première chose pour réussir l’accueil d’un auteur en bibliothèque est de bien savoir ce qu’est un auteur, à savoir un professionnel du livre. À ce titre, les auteurs ont assuré pendant très longtemps des interventions bénévoles mais qui sont rémunérées depuis la création de la Charte des auteurs et des illustrateurs jeunesse il y a 43 ans.
Réussir cet accueil, c’est d’abord le préparer en contactant l’auteur, en construisant ensemble un programme, qu’il s’agisse d’une animation, d’une rencontre ou une lecture. Peu importe la forme, la préparation est essentielle. Il faut également avoir en tête le public auquel s’adresse la rencontre. L’aspect logistique est aussi important : il faut établir une convention, un contrat prévoyant les engagements réciproques comme la rémunération, les transports, l’hébergement si besoin… Et le sourire, bien sûr, des deux côtés.
Samantha Bailly : La première chose pour réussir l’accueil d’un auteur en bibliothèque est de bien savoir ce qu’est un auteur, à savoir un professionnel du livre. À ce titre, les auteurs ont assuré pendant très longtemps des interventions bénévoles mais qui sont rémunérées depuis la création de la Charte des auteurs et des illustrateurs jeunesse il y a 43 ans.
Réussir cet accueil, c’est d’abord le préparer en contactant l’auteur, en construisant ensemble un programme, qu’il s’agisse d’une animation, d’une rencontre ou une lecture. Peu importe la forme, la préparation est essentielle. Il faut également avoir en tête le public auquel s’adresse la rencontre. L’aspect logistique est aussi important : il faut établir une convention, un contrat prévoyant les engagements réciproques comme la rémunération, les transports, l’hébergement si besoin… Et le sourire, bien sûr, des deux côtés.
Il est donc nécessaire de préparer la rencontre avec l’auteur et non de lui imposer un programme ?
S.B. : Cela dépend des personnes. Certaines bibliothèques proposent directement un programme déterminé, d’autres sont plus ouvertes à la suggestion. Les auteurs, eux aussi, n’ont pas forcément les mêmes attentes : certains préfèrent un échange très structuré quand d’autres vont être dans une rencontre plus intuitive.
Il reste néanmoins important de bien se mettre d’accord. Que ce soit les bibliothèques ou les établissements scolaires, la préparation doit se faire entre les interlocuteurs mais aussi par rapport au public. Pour parfaire la diffusion de la manifestation, l’éditeur peut également être associé. Il est un peu triste de se retrouver devant deux personnes (rires).
S.B. : Cela dépend des personnes. Certaines bibliothèques proposent directement un programme déterminé, d’autres sont plus ouvertes à la suggestion. Les auteurs, eux aussi, n’ont pas forcément les mêmes attentes : certains préfèrent un échange très structuré quand d’autres vont être dans une rencontre plus intuitive.
Il reste néanmoins important de bien se mettre d’accord. Que ce soit les bibliothèques ou les établissements scolaires, la préparation doit se faire entre les interlocuteurs mais aussi par rapport au public. Pour parfaire la diffusion de la manifestation, l’éditeur peut également être associé. Il est un peu triste de se retrouver devant deux personnes (rires).
"Je trouve que les meilleures rencontres ont lieu quand on échange avec des personnes auxquelles on ne s’attend pas."
Avez-vous des expériences personnelles marquantes d’accueil en bibliothèque ?
S.B. : J’ai la chance de n’avoir connu que des rencontres positives. J’en ai effectué une récemment en médiathèque, à Annecy. Devant une salle comble, nous avons construit un échange avec des booktubeurs sur les nouvelles façons de parler des livres, notamment via les réseaux sociaux…
Non seulement nous avons retrouvé un public habitué à ce genre de rencontre mais, chose très intéressante, il y avait aussi un public propre à la médiathèque et présent à l’événement par curiosité. Je trouve que les meilleures rencontres ont lieu quand on échange avec des personnes auxquelles on ne s’attend pas. Cela est propre aux bibliothèques, qui créent ainsi une relation de proximité.
Selon votre propre expérience et les retours de confrères, considérez-vous qu’auteurs et bibliothèques travaillent suffisamment ensemble ?
S.B. : Nous voyons beaucoup de collaborations à la Charte. Ce qui manque, à mon avis, c’est la relation de proximité. Souvent, en bibliothèque, on va se déplacer depuis toute la France dans un grand établissement au détriment d’une bibliothèque de proximité. C’est par des rencontres interprofessionnelles, comme celle de ce jeudi, et par la constitution de répertoires que l’on peut pallier cette lacune de proximité entre auteurs et bibliothèques. La Charte dispose d’un répertoire, peut-être en faudrait-il au niveau régional…
S.B. : J’ai la chance de n’avoir connu que des rencontres positives. J’en ai effectué une récemment en médiathèque, à Annecy. Devant une salle comble, nous avons construit un échange avec des booktubeurs sur les nouvelles façons de parler des livres, notamment via les réseaux sociaux…
Non seulement nous avons retrouvé un public habitué à ce genre de rencontre mais, chose très intéressante, il y avait aussi un public propre à la médiathèque et présent à l’événement par curiosité. Je trouve que les meilleures rencontres ont lieu quand on échange avec des personnes auxquelles on ne s’attend pas. Cela est propre aux bibliothèques, qui créent ainsi une relation de proximité.
Selon votre propre expérience et les retours de confrères, considérez-vous qu’auteurs et bibliothèques travaillent suffisamment ensemble ?
S.B. : Nous voyons beaucoup de collaborations à la Charte. Ce qui manque, à mon avis, c’est la relation de proximité. Souvent, en bibliothèque, on va se déplacer depuis toute la France dans un grand établissement au détriment d’une bibliothèque de proximité. C’est par des rencontres interprofessionnelles, comme celle de ce jeudi, et par la constitution de répertoires que l’on peut pallier cette lacune de proximité entre auteurs et bibliothèques. La Charte dispose d’un répertoire, peut-être en faudrait-il au niveau régional…
"Si des missions de concertation ont été lancées avec le cabinet de la ministre de la Culture, l’échéance du 1er janvier 2019 approche à grands pas…"
ALCA organise cette journée dans un contexte fort d’évolution du statut des auteurs. Où en est-on aujourd’hui après le succès du mouvement #Payetonauteur et la compensation finalement actée pour les auteurs de la hausse de la CSG ?
S.B. : La compensation de la hausse de la CSG est actée par un décret mais elle n’est pas effective. Plus largement, nous sommes encore dans une période de tension. Bien que nous ayons réussi à nous faire entendre par un gouvernement qui au départ nous ignorait, nous sommes dans l’incapacité de faire face aux réformes des prélèvements obligatoires, qui concernent tous les Français mais qui touchent davantage les auteurs au regard des spécificités de leur statut. Si des missions de concertation ont été lancées avec le cabinet de la ministre de la Culture, l’échéance du 1er janvier 2019 approche à grands pas…
S.B. : La compensation de la hausse de la CSG est actée par un décret mais elle n’est pas effective. Plus largement, nous sommes encore dans une période de tension. Bien que nous ayons réussi à nous faire entendre par un gouvernement qui au départ nous ignorait, nous sommes dans l’incapacité de faire face aux réformes des prélèvements obligatoires, qui concernent tous les Français mais qui touchent davantage les auteurs au regard des spécificités de leur statut. Si des missions de concertation ont été lancées avec le cabinet de la ministre de la Culture, l’échéance du 1er janvier 2019 approche à grands pas…