Au Chalet Mauriac, les écritures contemporaines à la fête !
Au cœur du Parc naturel régional des Landes de Gascogne, le Chalet Mauriac reçoit depuis 7 ans des artistes en résidence. L’écriture sous toutes ses formes y est encouragée : numérique, graphique, littéraire, cinématographique, audiovisuelle, dramatique, musicale… Toutes se donnent rendez-vous, se côtoient et parfois même se mêlent dans des projets artistiques en cours d’élaboration. Les artistes accueillis au Chalet sont unanimes : ce qui leur est offert à Saint-Symphorien, c’est le luxe du temps, qui permet à la créativité de s’épanouir dans un cadre pensé pour eux.
Ce 27 septembre, journée de restitution des œuvres écrites au Chalet, c’est donc la fête. Sont conviés les artistes actuellement en résidence, ceux ayant été reçus dans l’année écoulée mais aussi les habitants et les scolaires des environs. Une programmation pluri-artistique, dense et variée, est proposée gratuitement aux visiteurs toute la journée, dans différents lieux de la commune, ainsi qu’au Chalet, évidement.
C’est ainsi que de 9h à 16h30, des groupes d’enfants et de jeunes accompagnés de leurs enseignants arpentent Saint-Symphorien. Loin d’être une nouveauté pour eux, cette manifestation est plutôt un rendez-vous, et le public des habitués. Johan, élève en 2nde Métiers de l’électricité à Langon, venu avec sa classe découvrir le travail de l’artiste Camille Lavaud se remémore : "Je viens depuis tout petit au Chalet Mauriac. Avant, je faisais du vélo dans le parc et puis je viens à la Fête au Chalet avec l’école depuis des années." Les plus jeunes sont calés eux-aussi, au point que la balade-visite guidée "Forêt d’art contemporain", proposée par la guide Laetitia Bélanger, s’est judicieusement transformée en une visite commentée par les 5ème du collège voisin. Très à l’aise pour certains, plus hésitants à prendre la parole en public pour d’autres, ils ont raconté en détails le projet de l’association Forêt d’art contemporain, rappelant que, parmi cet ensemble de 21 œuvres actuellement disséminées dans la forêt des Landes, devenue musée à ciel ouvert, l’une se trouve dans le parc du Chalet Mauriac : intitulé 7 comètes à venir, cet ensemble de sculptures de l’artiste David Boeno s’inscrit pleinement dans la volonté de l’association de créer, en milieu rural, un outil de production et de diffusion d’art contemporain sous la forme d’un itinéraire régional.
C’est ainsi que de 9h à 16h30, des groupes d’enfants et de jeunes accompagnés de leurs enseignants arpentent Saint-Symphorien. Loin d’être une nouveauté pour eux, cette manifestation est plutôt un rendez-vous, et le public des habitués. Johan, élève en 2nde Métiers de l’électricité à Langon, venu avec sa classe découvrir le travail de l’artiste Camille Lavaud se remémore : "Je viens depuis tout petit au Chalet Mauriac. Avant, je faisais du vélo dans le parc et puis je viens à la Fête au Chalet avec l’école depuis des années." Les plus jeunes sont calés eux-aussi, au point que la balade-visite guidée "Forêt d’art contemporain", proposée par la guide Laetitia Bélanger, s’est judicieusement transformée en une visite commentée par les 5ème du collège voisin. Très à l’aise pour certains, plus hésitants à prendre la parole en public pour d’autres, ils ont raconté en détails le projet de l’association Forêt d’art contemporain, rappelant que, parmi cet ensemble de 21 œuvres actuellement disséminées dans la forêt des Landes, devenue musée à ciel ouvert, l’une se trouve dans le parc du Chalet Mauriac : intitulé 7 comètes à venir, cet ensemble de sculptures de l’artiste David Boeno s’inscrit pleinement dans la volonté de l’association de créer, en milieu rural, un outil de production et de diffusion d’art contemporain sous la forme d’un itinéraire régional.
"Lire avec ses pieds"
En ce jour de fête, une surprise attend les promeneurs. Toute la journée, le poète Dominique Quélen anime des ateliers poésie en extérieur, sous une tonnelle. Écriture guidée, mise en voix, jeux poétiques, tout est mis en œuvre pour faire écrire et lire les collégiens. Et ça fonctionne ! En quittant le Chalet, un groupe de jeunes coureurs attire l’attention. Leur professeure de français et d’histoire, Amélie Bacle, confie être "enchantée par l’atelier auquel ils participent". "Run, run, run", c’est en effet un moyen de mêler course à pied et littérature, de respecter le rythme de chacun en lecture à voix haute et en course, de collaborer, de développer la confiance et d’aller au bout du projet que l’auteur Franck Ancel résume en une formule choc : Lire avec ses pieds.
Cap sur le village de Saint-Symphorien, au Cercle Ouvrier, un café associatif - salle de spectacle à l’ambiance délicatement nostalgique, parfait pour accueillir la lecture en musique de Romuald Giulivo. Une trentaine de jeunes veinards y assistent, captivés par la magie propre aux histoires racontées. Même attention dans la salle communale pour la première de Par le temps qui court, dont l’auteur Thomas Scotto propose une lecture théâtralisée. Seul en scène, mais accompagné de sons, de vidéos en Super 8 et d’un décor à fort pouvoir évocateur, l‘écrivain-lecteur nous offre l’histoire d’une vie déroulée qui trouve écho en chacun, en chacune. La poésie et l’émotion dégagée par ses mots ont conquis le public.
À trois minutes à pied, derrière la porte de la garderie l’autrice Aurélia Coulaty entame la lecture d’un extrait des Rêves d’avant la route. Ce livre réunit les entretiens et les photos de 40 jeunes personnes ayant migré en France. Ce projet, conçu avec France Terre d’Asile, permet de rendre aux personnes leur unicité, de mettre en avant ce qui fait d’elles des individus avec leur vie, leurs rêves, leurs espoirs… La lecture du portrait consacré à la jeune Albanésia, 19 ans et originaire d’Albanie, force au silence la classe de Seconde présente dans la salle et, jusque là, parfois agitée. Les jeunes sont saisis car à travers les mots et la voix de l’autrice, c’est une rencontre avec Albanésia et sa vie déjà bien compliquée qui a lieu.
Cap sur le village de Saint-Symphorien, au Cercle Ouvrier, un café associatif - salle de spectacle à l’ambiance délicatement nostalgique, parfait pour accueillir la lecture en musique de Romuald Giulivo. Une trentaine de jeunes veinards y assistent, captivés par la magie propre aux histoires racontées. Même attention dans la salle communale pour la première de Par le temps qui court, dont l’auteur Thomas Scotto propose une lecture théâtralisée. Seul en scène, mais accompagné de sons, de vidéos en Super 8 et d’un décor à fort pouvoir évocateur, l‘écrivain-lecteur nous offre l’histoire d’une vie déroulée qui trouve écho en chacun, en chacune. La poésie et l’émotion dégagée par ses mots ont conquis le public.
À trois minutes à pied, derrière la porte de la garderie l’autrice Aurélia Coulaty entame la lecture d’un extrait des Rêves d’avant la route. Ce livre réunit les entretiens et les photos de 40 jeunes personnes ayant migré en France. Ce projet, conçu avec France Terre d’Asile, permet de rendre aux personnes leur unicité, de mettre en avant ce qui fait d’elles des individus avec leur vie, leurs rêves, leurs espoirs… La lecture du portrait consacré à la jeune Albanésia, 19 ans et originaire d’Albanie, force au silence la classe de Seconde présente dans la salle et, jusque là, parfois agitée. Les jeunes sont saisis car à travers les mots et la voix de l’autrice, c’est une rencontre avec Albanésia et sa vie déjà bien compliquée qui a lieu.
"Y’a une image qui sort"
Pour les plus jeunes, les ateliers sont consacrés à l’illustration. Quand Liuma Viradi présente les tampons qu’elle crée elle-même pour illustrer ses livres, le charme de la technique opère. Dans la salle au-dessus, c’est le pop-up qui est à l’honneur. Comme l’explique Jade, 9 ans, "le pop-up, c’est un livre, quand on l’ouvre, y’a une image qui sort." Cerise sur le gâteau, les CM1 de Mme Legrand, venus en voisins de l’école élémentaire de Saint-Symphorien, réalisent une carte pop-up, figurant au choix, une maison ou le Chalet Mauriac. "Le pliage reste difficile", reconnaît Louis. "Oui, mais c’est cool", rétorque Nina. "Moi j’ai tout raté", regrette Tom (qui exagère beaucoup !) Ce qui est certain, c’est que tous sont très concentrés et vivement intéressés par ce qu’ils apprennent. Dans la salle des mariages de la mairie, Manon Jaillet, l’éditrice de La maison est en carton, enchaîne avec la même passion quatre ateliers consacrés aux métiers du livre : choix des formats, du papier, du nombre de pages, correction des textes, scan des images, fabrication de la couverture, travail du graphiste, impression, diffusion, répartition du prix de vente d’un livre etc., toutes les questions auront leur réponse !
À l’étage de la mairie, les 1ere assistent à une performance autour du jeu vidéo Journal du Brise-Lames. Yeux rivés à l’écran, les jeunes découvrent un jeu vidéo littéraire dans lequel les créateurs, Juliette Mézenc (écrivaine numérique) et Stéphane Gantelet (artiste codeur), poussent les gamers à lire et à écrire des textes pour progresser dans les niveaux. Dans le même temps, Romuald Giulivo et Lucie Braud présentent leur appli cation littéraire "Portraits rêvés".
À l’étage de la mairie, les 1ere assistent à une performance autour du jeu vidéo Journal du Brise-Lames. Yeux rivés à l’écran, les jeunes découvrent un jeu vidéo littéraire dans lequel les créateurs, Juliette Mézenc (écrivaine numérique) et Stéphane Gantelet (artiste codeur), poussent les gamers à lire et à écrire des textes pour progresser dans les niveaux. Dans le même temps, Romuald Giulivo et Lucie Braud présentent leur appli cation littéraire "Portraits rêvés".
Un final en fanfare
Cette programmation dense s’achève avec la projection du film de Jean-Baptiste Mees, La Vie adulte, devant 200 ados. Ce documentaire s’intéresse à la charnière entre enfance et âge adulte, interroge les notions de majorité et de maturité, thématiques qui ont fait écho aux questionnements du public, si l’on se fie aux applaudissements nourris et aux très nombreuses questions pertinentes posées au réalisateur à l’issue de la projection.
Il est 16h30, la programmation scolaire s’achève. Il est temps à présent de lancer la Fête au Chalet destinée au grand public. Une performance dessinée et une lecture musicale plus tard, c’est déjà l’heure du repas guinguette dans le parc du Chalet, l’occasion d’échanger simplement avec les artistes et de rencontrer les partenaires : la Région Nouvelle-Aquitaine qui a acquis le Chalet et son parc, les a rénovés et aménagés pour y ouvrir, en 2013, la résidence d’écrivains, ALCA qui a en charge la programmation et la mise en œuvre des résidences d’écriture au Chalet, la ville de Saint-Symphorien et le Syndicat mixte du bassin versant du Ciron, partenaires indispensables et fidèles, attachés à la préservation du territoire et du patrimoine. Mais il est déjà tard, chacun rentre chez soi, les artistes en résidence reprennent possession de Leur Chalet. Un ultime entretien croisé réunit le lendemain matin Marie Cosnay et Ali Al Muqri, pour prolonger encore un peu les échanges, retenir le temps. Vivement l’année prochaine, qu’on refasse leur fête aux écritures contemporaines !
Il est 16h30, la programmation scolaire s’achève. Il est temps à présent de lancer la Fête au Chalet destinée au grand public. Une performance dessinée et une lecture musicale plus tard, c’est déjà l’heure du repas guinguette dans le parc du Chalet, l’occasion d’échanger simplement avec les artistes et de rencontrer les partenaires : la Région Nouvelle-Aquitaine qui a acquis le Chalet et son parc, les a rénovés et aménagés pour y ouvrir, en 2013, la résidence d’écrivains, ALCA qui a en charge la programmation et la mise en œuvre des résidences d’écriture au Chalet, la ville de Saint-Symphorien et le Syndicat mixte du bassin versant du Ciron, partenaires indispensables et fidèles, attachés à la préservation du territoire et du patrimoine. Mais il est déjà tard, chacun rentre chez soi, les artistes en résidence reprennent possession de Leur Chalet. Un ultime entretien croisé réunit le lendemain matin Marie Cosnay et Ali Al Muqri, pour prolonger encore un peu les échanges, retenir le temps. Vivement l’année prochaine, qu’on refasse leur fête aux écritures contemporaines !