Guy Dupiol et le Chalet Mauriac, vingt ans d’œuvre commune
Maire de Saint-Symphorien depuis 1995, Guy Dupiol a été l’un des instigateurs de l’acquisition par la Région Nouvelle-Aquitaine du Chalet Mauriac et de sa transformation en un lieu de résidences de création. Entretien avec un élu engagé pour l’aménagement culturel du territoire.
En 2001, la Région Aquitaine a acheté le Chalet Mauriac à Catherine Cazenave, nièce de François Mauriac. Comment et sous quelles impulsions cette bâtisse s’est-elle ensuite transformée en un lieu de création qui accueille une trentaine d’artistes chaque année ?
Guy Dupiol : Le Parc naturel régional organisait alors la Fête du Parc et l’une des éditions a eu lieu à Saint-Symphorien. Cet événement est resté dans les esprits de chacun puisqu’il a réuni près de 10 000 personnes dans la commune. C’est en déjeunant sous un chapiteau lors de cette manifestation qu’Alain Rousset m’a demandé si le Chalet était en vente et de lui préparer un argumentaire, la Région Aquitaine étant alors intéressée par l’acquisition. Le choix de la Région et de son président a été une très bonne chose d’autant que d’autres repreneurs se sont manifestés. Il était pour moi impensable que ce chalet parte dans le privé, parce qu’il représente tellement de choses pour notre commune mais aussi pour l’œuvre de Mauriac et la lande.
Avant d’arriver à ce choix de créer un lieu de résidences d’auteurs s’est posée la question de la restauration du bâtiment. Dès que le premier projet a été mis sur la table, ma première réaction – partagée avec d'autres – a été d’alerter sur la nécessité de ne pas dénaturer l’âme du Chalet. Un deuxième projet a été proposé, plus soucieux de l’esprit du lieu tel qu’il a été pensé par Claire Mauriac. Dès la restauration entreprise, il était clair pour Alain Rousset que le Chalet allait accueillir des résidences d’auteurs s’intégrant dans la vie de la commune. L’idée était que les créateurs devaient rayonner sur le territoire, ce qui explique aujourd’hui la forte proximité avec le Cercle ouvrier.
Quelle place occupe aujourd’hui le Chalet Mauriac dans la vie culturelle de Saint-Symphorien ?
G.D. : La volonté d’Alain Rousset a été développée et a permis à la commune de signer avec la Région une convention de partenariat absolument remarquable, et qui a d’ailleurs été reconduite l’année dernière. Aimée Ardouin a rejoint le Chalet en 2013, auprès du conservateur Alain Herman, pour prendre en main le projet culturel. Aimée a permis le développement des résidences, activité qui se manifeste aussi depuis trois ans par la Fête au Chalet, événement important pour Saint-Symphorien et son tissu associatif. Aujourd’hui, le Chalet Mauriac est le pivot de la vie culturelle de la commune, sans oublier évidemment le Salon du polar Du sang sur la page ; la qualité et le nombre d’auteurs intervenant au salon étant bien sûr tributaires des résidences du Chalet.
Guy Dupiol : Le Parc naturel régional organisait alors la Fête du Parc et l’une des éditions a eu lieu à Saint-Symphorien. Cet événement est resté dans les esprits de chacun puisqu’il a réuni près de 10 000 personnes dans la commune. C’est en déjeunant sous un chapiteau lors de cette manifestation qu’Alain Rousset m’a demandé si le Chalet était en vente et de lui préparer un argumentaire, la Région Aquitaine étant alors intéressée par l’acquisition. Le choix de la Région et de son président a été une très bonne chose d’autant que d’autres repreneurs se sont manifestés. Il était pour moi impensable que ce chalet parte dans le privé, parce qu’il représente tellement de choses pour notre commune mais aussi pour l’œuvre de Mauriac et la lande.
Avant d’arriver à ce choix de créer un lieu de résidences d’auteurs s’est posée la question de la restauration du bâtiment. Dès que le premier projet a été mis sur la table, ma première réaction – partagée avec d'autres – a été d’alerter sur la nécessité de ne pas dénaturer l’âme du Chalet. Un deuxième projet a été proposé, plus soucieux de l’esprit du lieu tel qu’il a été pensé par Claire Mauriac. Dès la restauration entreprise, il était clair pour Alain Rousset que le Chalet allait accueillir des résidences d’auteurs s’intégrant dans la vie de la commune. L’idée était que les créateurs devaient rayonner sur le territoire, ce qui explique aujourd’hui la forte proximité avec le Cercle ouvrier.
Quelle place occupe aujourd’hui le Chalet Mauriac dans la vie culturelle de Saint-Symphorien ?
G.D. : La volonté d’Alain Rousset a été développée et a permis à la commune de signer avec la Région une convention de partenariat absolument remarquable, et qui a d’ailleurs été reconduite l’année dernière. Aimée Ardouin a rejoint le Chalet en 2013, auprès du conservateur Alain Herman, pour prendre en main le projet culturel. Aimée a permis le développement des résidences, activité qui se manifeste aussi depuis trois ans par la Fête au Chalet, événement important pour Saint-Symphorien et son tissu associatif. Aujourd’hui, le Chalet Mauriac est le pivot de la vie culturelle de la commune, sans oublier évidemment le Salon du polar Du sang sur la page ; la qualité et le nombre d’auteurs intervenant au salon étant bien sûr tributaires des résidences du Chalet.
"Le Chalet fait partie de notre vie."
Au-delà de l’activité culturelle de la ville, dans quelle mesure le Chalet et son parc contribuent-ils à la vie de la cité ?
G.D. : Quand la Région a acquis le Chalet, de nombreux habitants de Saint-Symphorien se sont inquiétés de voir le parc clôturé. Ils sont en effet nombreux à arpenter tous les jours les quelque 1300 mètres de chemin contournant le bâtiment. Si la Région est bel et bien propriétaire, le Chalet reste dans les gènes des Paroupians. Et la Fête au Chalet renforce ce lien avec les habitants : les scolaires investissent ce matin la ville et ce soir ce seront les Paroupians. Il n’y a ni cérémonial ni mondanité, le Chalet fait partie de notre vie.
Quels coûts cette politique culturelle représente-t-elle pour la collectivité ? Comment s’organisent les relations avec les acteurs du Chalet, notamment la Région Nouvelle-Aquitaine et ALCA ?
G.D. : Je suis fermement convaincu que, sur les communes rurales comme la nôtre, vous devez avoir un projet de vie sur le territoire qui englobe la culture, l’éducation, l’économie, le social, le bien-vivre… Ouvrir une médiathèque avec des services ouverts à l’ensemble de la population, cela a un sens : amener la culture à tous dont notre jeunesse, permettre aux jeunes d’exercer pleinement leur citoyenneté.
Nous avons un lien permanent grâce à Chantal Durros, qui est une employée de la commune et qui joue le rôle d’hôtesse au Chalet. Elle a cette facilité dans le relationnel, que ce soit avec les auteurs ou avec Aimée, qui permet le bon fonctionnement humain du Chalet. J’entretiens sinon de bons rapports avec Alain Rousset et suis ravi de travailler avec Patrick Volpilhac, dont le professionnalisme et la grande sensibilité au projet culturel du Chalet – dont il est l’un des instigateurs – me laissent penser qu’il saura donner à la tête d’ALCA toute sa mesure à la politique culturelle de la Région.
Envisagez-vous de nouveaux projets pour Saint-Symphorien et ses habitants autour ou avec le Chalet Mauriac ?
G.D. : Nous disposons d’une zone humide aux abords de la Hure, le ruisseau qui traverse Saint-Symphorien, que nous avons aménagée, en partenariat avec le Parc naturel régional, et ouverte au public. La Région s’est intéressée à ce travail parce qu’elle dispose d’un parc également traversé par la Hure. L’objectif est que, dès 2020, nous prolongions le parcours initiatique sur les bords de la Hure. Nous arrivons aujourd’hui à un bon état sanitaire grâce à un entretien traditionnel soucieux de la flore effectué depuis plusieurs années.
Quant au projet culturel du Chalet, je crois qu’il est parfaitement ancré dans la commune et plus largement dans la région. Il est essentiel que les auteurs que nous accueillons se déploient et partagent leur travail avec les habitants, notamment à la médiathèque. Peut-être pourrions-nous, toujours pour rendre la culture accessible à tous et sous toutes ses formes, ouvrir les résidences à d'autres pratiques artistiques.
G.D. : Quand la Région a acquis le Chalet, de nombreux habitants de Saint-Symphorien se sont inquiétés de voir le parc clôturé. Ils sont en effet nombreux à arpenter tous les jours les quelque 1300 mètres de chemin contournant le bâtiment. Si la Région est bel et bien propriétaire, le Chalet reste dans les gènes des Paroupians. Et la Fête au Chalet renforce ce lien avec les habitants : les scolaires investissent ce matin la ville et ce soir ce seront les Paroupians. Il n’y a ni cérémonial ni mondanité, le Chalet fait partie de notre vie.
Quels coûts cette politique culturelle représente-t-elle pour la collectivité ? Comment s’organisent les relations avec les acteurs du Chalet, notamment la Région Nouvelle-Aquitaine et ALCA ?
G.D. : Je suis fermement convaincu que, sur les communes rurales comme la nôtre, vous devez avoir un projet de vie sur le territoire qui englobe la culture, l’éducation, l’économie, le social, le bien-vivre… Ouvrir une médiathèque avec des services ouverts à l’ensemble de la population, cela a un sens : amener la culture à tous dont notre jeunesse, permettre aux jeunes d’exercer pleinement leur citoyenneté.
Nous avons un lien permanent grâce à Chantal Durros, qui est une employée de la commune et qui joue le rôle d’hôtesse au Chalet. Elle a cette facilité dans le relationnel, que ce soit avec les auteurs ou avec Aimée, qui permet le bon fonctionnement humain du Chalet. J’entretiens sinon de bons rapports avec Alain Rousset et suis ravi de travailler avec Patrick Volpilhac, dont le professionnalisme et la grande sensibilité au projet culturel du Chalet – dont il est l’un des instigateurs – me laissent penser qu’il saura donner à la tête d’ALCA toute sa mesure à la politique culturelle de la Région.
Envisagez-vous de nouveaux projets pour Saint-Symphorien et ses habitants autour ou avec le Chalet Mauriac ?
G.D. : Nous disposons d’une zone humide aux abords de la Hure, le ruisseau qui traverse Saint-Symphorien, que nous avons aménagée, en partenariat avec le Parc naturel régional, et ouverte au public. La Région s’est intéressée à ce travail parce qu’elle dispose d’un parc également traversé par la Hure. L’objectif est que, dès 2020, nous prolongions le parcours initiatique sur les bords de la Hure. Nous arrivons aujourd’hui à un bon état sanitaire grâce à un entretien traditionnel soucieux de la flore effectué depuis plusieurs années.
Quant au projet culturel du Chalet, je crois qu’il est parfaitement ancré dans la commune et plus largement dans la région. Il est essentiel que les auteurs que nous accueillons se déploient et partagent leur travail avec les habitants, notamment à la médiathèque. Peut-être pourrions-nous, toujours pour rendre la culture accessible à tous et sous toutes ses formes, ouvrir les résidences à d'autres pratiques artistiques.