Jean-Raymond Garcia : "La Nouvelle-Aquitaine a joué un rôle-clé pour 'Chevalier noir'"
Après avoir dirigé le département Cinéma et audiovisuel de l’agence Ecla Aquitaine entre 2009 et 2015, Jean-Raymond Garcia se consacre aujourd’hui à la réalisation et la production. Il revient sur les leviers qui lui ont permis de coproduire Chevalier Noir avec sa société Uproduction, située à Bordeaux.
Comment avez-vous été amené à coproduire Chevalier noir ?
Jean-Raymond Garcia : J’ai rencontré Emad Aleebrahim Dehkordi en janvier 2018, au festival de Clermont-Ferrand, où il présentait son court-métrage Lower Heaven. Emad m’a parlé de Chevalier noir, le projet de son premier long métrage, sur lequel il travaillait depuis cinq ans déjà. J’ai très vite eu envie de l’accompagner en tant que producteur. Quand ce projet a été sélectionné à la Fabrique de cinéma du Monde à Cannes, il a attiré l'attention de plusieurs sociétés de production, dont Indie Prod, à laquelle Uproduction s’est associée.
La région, avec ses nombreux pôles de post-production, est un vivier de talents : des ingénieurs du son, des mixeurs, des monteurs, des bruiteurs, des étalonneurs…
A-t-il été facile de trouver le montage financier de ce film ?
J-R.G. : Ce financement s’est construit en deux ans, ce qui est relativement rapide. Il y a eu un gros travail de recherche de financements au niveau européen, notamment avec l’Allemagne. La Région Nouvelle-Aquitaine et le Département de la Charente-Maritime ont joué un rôle-clé, notamment parce qu’elles ont été les premières à attribuer des subventions à Chevalier noir, à hauteur de 60 000 euros pour le Conseil régional, et 40 000 euros pour le Département. On sait combien les aides publiques sont importantes pour le cinéma d’auteur. Cette aide cumulée représente une part considérable d’un budget global qui reste très modeste : 6 à 700 000 euros.
Ces subventions sont conditionnées au fait d’être dépensées au sein de la région : cela-t-il été une contrainte pour ce film tourné en Iran ?
J-R.G. : Aucunement. La région, avec ses nombreux pôles de post-production, est un vivier de talents : des ingénieurs du son, des mixeurs, des monteurs, des bruiteurs, des étalonneurs… Je pense notamment à l’Alhambra, à Rochefort, avec lesquels nous avons travaillé pour Chevalier noir : leurs studios de post-production constituent une vraie locomotive dans l’écosystème néo-aquitain… On peut d’ailleurs dire que les dispositifs de soutien à la production internationale ont atteint leur objectif en participant au développement et à la montée en puissance des industries techniques dans la région (la Nouvelle-Aquitaine est la deuxième région en termes d'industries du cinéma, ndlr).
Au-delà de l’apport financier, quel impact l’aide de la Nouvelle-Aquitaine a-t-elle eu sur Chevalier noir ?
J-R.G. : Cette aide a beaucoup compté de manière symbolique car il s’agit d’une aide sélective. Elle a été, pour toute l’équipe, une prise en considération du travail d'écriture et de réécriture du film, qui a fait que le projet a pu se concrétiser. Il s’agit en outre d’un label qui a permis notamment de se rapprocher de distributeurs – en l’occurrence, Jour2fête -, et qui par conséquent, a consolidé à la fois le parcours du film, mais aussi celui du cinéaste et des producteurs.