Véronique Puybaret invite "Les Mystères de Paris" au lycée La Peyrouse
La scénariste Véronique Puybaret a été accueillie en ce début d’année au lycée agricole La Peyrouse, à Périgueux (24), dans le cadre du dispositif Résidences en territoire. Elle revient, avec la professeure de français qui l'a accompagnée, Muriel Galmiche, sur ces deux mois de résidence au cours desquels elles ont travaillé avec les élèves autour de l'œuvre d’Eugène Sue, Les Mystères de Paris, qu'elle a adaptée en animation.
Que retenez-vous de ces sept semaines de résidence passées au contact des lycéens du lycée La Peyrouse de Périgueux ?
Véronique Puybaret : C'était une bonne expérience, notamment grâce à l'accueil de Muriel. J’ai proposé aux élèves des exercices et des activités que je n’avais pas réalisés dans d’autres établissements. Petit à petit, les élèves ont commencé à me connaître, ceux-ci ayant pu me rencontrer dans une salle mise à disposition. Le fait d'être pensionnaire m'a permis de voir les lycéens le soir. Ils étaient assez intrigués par ma présence, l’équipe pédagogique également.
Vous avez travaillé avec les élèves sur un projet autour du roman Les Mystères de Paris d’Eugène Sue. Comment s'est organisée cette médiation et est-ce que des créations ont émergé ?
V. P. : J'ai complètement été prise en charge par Muriel parce que ça faisait longtemps que je n'étais pas retournée à l'école (rires). Nous avons travaillé avec sept classes autour des Mystères de Paris et avec d'autres nous avons réalisé des projets qui n'avaient rien à voir. Nous avons œuvré en amont pour déterminer ce qu'on allait faire avec les élèves. Toutes les propositions ont bien pris et leur variété était sympathique : il y a eu des films, des textes, des bandes dessinées.
Muriel Galmiche : Étant donné que cette résidence a été longue et disposait d'un hébergement sur place, elle a eu un très bon impact. D'autre part, nous avons monté des petits projets qui touchaient davantage de personnes afin que Véronique ne soit pas constamment avec moi et puisse se faire connaître dans l'établissement. Il y a eu un premier barcamp de présentation de son travail afin de la faire connaître et pour qu’elle puisse se faire interpeller par les collègues. D’ailleurs elle a travaillé avec deux autres enseignants : en histoire-géographie, dont une gazette a émergé des travaux, et en classe d'informatique où ils ont utilisé le logiciel SweetHome3D.
Comment avez-vous organisé la dernière semaine, avec le début du troisième confinement ? Avez-vous pu proposer une restitution de la résidence ?
V. P. : Nous avons proposé deux restitutions très sympathiques et, vu que les films étaient assez réussis, nous avons organisé un concours. Le directeur a remis les prix et il y a eu une projection publique des films gagnants et des autres films réalisés dans les autres classes. Nous avons terminé avec la projection des Mystères de Paris pour l’ensemble de l'établissement. C’était le premier soir de beau temps et l’établissement était en demi-jauge, donc peu d'élèves étaient malheureusement présents.
M. G. : Nous avions prévu une restitution pour la dernière semaine de la résidence avec tout le monde. Mais nous nous sommes retrouvés de nouveau en confinement et donc avec des demi-jauges. Nous avons fonctionné avec une classe sur deux, c’est la raison pour laquelle Véronique est revenue une journée lors de la dernière semaine, pour mener la restitution avec les trois classes de Bac professionnel. La deuxième restitution a été effectuée avec des classes de BTS et de première générale et STAV.
"La compétence cinématographique est une compétence que je n’ai pas, et je pense que c’est très appréciable pour les lycéens de pouvoir travailler avec une professionnelle."
Comment se sont impliqués les élèves et plus largement le lycée dans cette résidence ?
M. G. : La direction a joué le jeu, elle nous a vraiment aidées. Véronique était venue une première fois voir le lycée afin de mieux connaître les lieux. Nous avons compris sa volonté de trouver un espace qui était central dans l’établissement, une pièce dans laquelle on pouvait retrouver le matériel nécessaire. Cela a donné une vraie visibilité pour les élèves. L’investissement du proviseur et de la proviseure adjointe a été réel puisqu’ils ont participé au jury, ils ont regardé tous les films des BTS. La compétence cinématographique est une compétence que je n’ai pas, et je pense que c’est très appréciable pour les lycéens de pouvoir travailler avec une professionnelle. Bien que le rapport à l’image plaise aux étudiants, ils ont montré une légère appréhension quand ils ont compris qu’ils allaient devoir produire quelque chose !
V. P. : Les élèves ont travaillé sans prétention, en étant assez ouverts et sensibles au fait que Les Mystères de Paris est également une série que l'on peut voir sur YouTube. Ils ont même laissé des commentaires sur les vidéos, chose qui n’était pas obligatoire.
Qu'a donc apporté cette résidence aux élèves et au programme pédagogique ?
M. G. : Le fait de jouer le texte permettait de comprendre l'œuvre et se l’approprier. Ce sont des jeunes qui ont besoin d’être dans la pratique pour comprendre. Nous avons travaillé sur des thématiques intemporelles. Sur les sujets qui ont été étudiés, ressortent ceux qui sont encore d’actualité et qui les touchent de plein fouet en tant qu’adolescents du 21e siècle.
V. P. : J’ai eu l'impression qu’ils étaient contents que je sois là parce que ça ouvrait d’autres fenêtres sur des choses moins scolaires. C’était la possibilité de se fondre à la fois dans un cours de français et d’aborder le sujet par un biais plus culturel.